Soupçons de maltraitance dans une structure d'accueil : malgré le non-lieu, le département refuse d'y placer des enfants

Fermée pour soupçons de maltraitance et de violence psychologique, Le Petit Logis, structure accueillant des enfants placés par l'ASE a été fermée de manière préventive. Malgré un non-lieu et l'autorisation de rouvrir, le Département des Deux-Sèvres refuse d'y placer de nouveau des enfants. Sa présidente, Coralie Dénoues, s'en explique.

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La fermeture a été soudaine. Le 19 avril, des soupçons de maltraitance et de violence psychologiques sur les enfants placés poussent les services d'Aide Sociale à l'Enfance (ASE) des Deux-Sèvres à fermer Le Petit Logis. La structure d'accueil de mineurs de Villefollet, se voit fermer de manière préventive, mais se dit dans l'incompréhension. Si en juillet dernier, le tribunal administratif de Poitiers confirme la décision de la présidente du Conseil départemental des Deux-Sèvres, Coralie Dénoues, l'enquête judiciaire statue sur un non-lieu.

Ce n'est qu'en octobre dernier que Le Petit Logis a pu de nouveau accueillir des mineurs placés. Malgré cette possibilité, aucun enfant placé par l'ASE des Deux-Sèvres n'y est retourné. Dans la presse, les gérants de la structure s'interrogent. Coralie Dénoues, la présidente du département, de son côté, assure que tous les éléments ont "été communiqués à la responsable de l'établissement" et évoque un non-respect de la déontologie.

Une dénonciation anonyme

Le 19 avril 2024, les sept enfants accueillis au Petit Logis de Villefollet sont contraints de quitter la structure. "Ils ont été retirés du lieu de vie, le soir même, sans information préalable", raconte Sylvie Houte, une amie de la gérante Maryse Joulain auprès de La Nouvelle République. Elle considère un évènement qui a fait "basculer" la vie des enfants.

Selon la structure d'accueil, il faut attendre un mois et demi pour que Maryse Joulain apprenne qu'un témoignage anonyme dénonçant une maltraitance sur un enfant ne soit le moteur de la décision. Celle-ci conteste la décision auprès du tribunal administratif de Poitiers qui conforte la position des services du département.

Il ne se passe ensuite plus rien jusqu’à un contrôle du Département des Deux-Sèvres sur le fonctionnement administratif du Petit Logis, quelques mois plus tard. Présent à ce moment-là, le maire Villefollet, Jean-Pierre Nivelle, explique n'avoir jamais eu connaissance de problèmes. "On prend des décisions sur des déclarations anonymes, c’est un peu léger", estime-t-il.

"Un manque de déontologie", évoqué par la présidente des Deux-Sèvres

En octobre dernier, l'affaire est classée sans suite. Le Petit Logis se voit alors autorisé de nouveau par le Département des Deux-Sèvres à accueillir des enfants. Dans le courrier adressé à la structure, la présidente Coralie Dénoues annonce cependant que l'ASE des Deux-Sèvres n'y placera plus d'enfants "au regard des tensions et du manque de collaboration constatés dans les premiers temps", rapporte La Nouvelle République.

Si deux enfants sont retournés au Petit Logis de Villefollet, ils sont placés par l'ASE du Maine-et-Loire et des Bouches-du-Rhône, aucun par les services des Deux-Sèvres. Une décision que Maryse Joulain et ses équipes disent ne pas arriver à expliquer. Pourtant, dans un communiqué, le Département des Deux-Sèvres répond : "L’ensemble des éléments suscités ont été communiqués à la responsable de cet établissement, la polémique n’a donc pas sa place dans les colonnes des journaux."

Cette autorisation lui permet d’exercer son activité, mais n’oblige en rien la collectivité à lui confier les enfants dont elle a la responsabilité.

Le Département des Deux-Sèvres, par communiqué

Dans son communiqué, la collectivité "rappelle que toute divulgation d’informations concernant les enfants hébergés est strictement interdite".

Malgré tout, Maryse Joulain invite la présidente des Deux-Sèvres, à venir visiter Le Petit Logis, dans l'espoir que la situation change. Contactée par France 3, Coralie Dénoues réitère sa confiance envers les équipes du Département et réagit. "Je ne souhaite pas que nos services collaborent avec une personne qui ne respecte pas la déontologie liée à son activité, et dont j'ai le respect de ne pas révéler les détails publiquement, déclare-t-elle. Cela lui a déjà été communiqué." Le dialogue semble bel et bien rompu.

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