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Enfants placés : l'aide sociale à l'enfance en crise

De plus en plus d'enfants sont placés par des mesures judiciaires. Les familles d'accueil manquent.

Le nombre d'enfants placés par mesure judiciaire augmente. Le nombre de places d'accueil n'est pas à la hauteur. La protection de l'enfance est une compétence qui revient aux départements. Mais comment faire avec des budgets contraints ? Deux élues et un professionnel détaillent comment ils font face.

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On entend par là les enfants, mineurs ou jeunes majeurs, qui doivent être placés, en foyer ou famille d’accueil, parce que leurs parents ne sont plus en mesure d’assurer leurs besoins fondamentaux, que ce soit en termes de sécurité, de santé, d’éducation et de moralité.

L’aide sociale à l’enfance (l'ASE) est une compétence obligatoire des départements. Assurer le suivi et la prise en charge de ces enfants se heurte à plusieurs défis, d’ordre humain et financier. Les mesures d’économies imposées par le gouvernement aux départements peut accentuer ces difficultés. 

Ces dernières semaines, les défaillances de la protection de l’enfance ont fait la une des journaux lors d’un procès à Châteauroux où 18 personnes ont été jugées pour avoir accueilli sans agrément des jeunes placés par l’Aide sociale à l’enfance du nord ; des enfants qui sont aujourd’hui adultes et qui ont témoigné des maltraitances qu’ils avaient subies. 

Le nombre d'enfants placés augmente, d'autant plus depuis la crise du Covid avec une croissance des violences intrafamiliales. En Charente-Maritime par exemple, il y a 2548 enfants placés à l'heure actuelle, selon la représentante du département.

C'est une mission essentielle et humaine et qui a du sens dans notre société.

Marie-Christine Bureau

conseillère départementale de Charente-Maritime, en charge de la protection de l’enfance

"C'est une fonction de prévention, de repérage. La protection va de l'âge le plus bas jusqu'à 21 ans et parfois au-delà" rappelle Marie-Christine Bureau.

"Nous avons beaucoup plus d'informations préoccupantes parce que et tant mieux, les violences intrafamiliales sont plus facilement dénoncées donc on voit une augmentation des mesures judiciaires. souligne Coralie Denous, la présidente du conseil départemental des Deux-Sèvres. Le chiffre, je le relativise. Par exemple, en Deux-Sèvres, pour les enfants, c'est à + 31 % pour les enfants en cinq ans, par contre pour les MNA ( Mineurs Non accompagnés),  c'est + 220 %  en trois ans. Et là, c'est une clé de répartition, c'est lié à la politique de l'immigration de l'État."

Manque de places d'accueil

Un constat en France, les places manquent. Au plan national, le syndicat de la magistrature, 3 300 enfants en danger qui doivent rester dans leur famille faute de places disponibles. 

"Malheureusement, mais c'est très récent, nous sommes aussi dans ce cas de figure. Et nous avons 77 mesures de placement non exécutées" déplore l'élue de Charente-Maritime. 

77 enfants qui n'ont pas de solution immédiate et où l'on doit trouver des solutions temporaires.

Marie-Christine Bureau

Conseillère départementale de Charente-Maritime

Les effectifs d'assistants familiaux sont à la baisse, aussi désignés "familles d'accueil.". Entre 2026 et 2022, 9% de baisse, selon le rapport du CESE d'octobre dernier. Alors pourquoi cette chute ? "La pyramide des âges, le métier s'est fait il y a quelques décennies. La deuxième chose, la crise des vocations" détaille Coralie Denoues. 

Les familles d'accueil sont contrôlées. "On n'est jamais à l'abri, il y a un fichier national qui fonctionne très très mal.

Coralie Denoues

Présidente du conseil départemental des Deux-Sèvres

Dans les villages d'enfants, il y a des éducateurs familiaux, pour un accueil de type familial. Jérôme Foisnet, le directeur du village d'enfants de Monts-sur-Guesnes l'explique. "Ces éducatrices et éducatrices à la fois s'occupent des enfants et à la fois gèrent la maisonnée comme une famille, (...)  On essaie de reproduire le rythme d'une cellule familiale. Donc, ça se rapproche beaucoup de ce que l'on peut imaginer des assistants familiaux

L'avantage, c'est que ça se passe au sein d'un établissement, au sein d'un village d'enfants. Donc il n'y a pas cette notion d'isolement que peuvent redouter les familles d'accueil.

Jérôme Foisnet

Président village d'enfants

Nos invités :

  • Coralie Denoues, Présidente du Conseil départemental des Deux-Sèvres
  • Marie-Christine Bureau, conseillère départementale de Charente-Maritime, en charge de la protection de l’enfance
  • Jérôme Foisnet, Directeur du Village enfants de Monts-sur-Guesnes dans la Vienne et directeur de l’Institut régional du travail social du Poitou-Charentes

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