La CGT a appelé à une heure de débrayage sur le site de Valeo à Issoire (Puy-de-Dôme) ce jeudi 24 septembre. Le syndicat s’oppose à un accord proposé par l’entreprise : un gel des salaires en échange du maintien de l’emploi.
L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter.
Notre politique de confidentialité
Comme de nombreuses entreprises du secteur de l'automobile, l'équipementier Valeo, qui possède un site de production basé à Issoire (Puy-de-Dôme), explique que la crise l'a mis en difficulté. La direction du groupe s'est fixé l'objectif d'économiser 100 millions d'euros par an, et faisait planer des menaces sur l'emploi. Pour les représentants de la CGT chez Valeo, pas de licenciements en échange d'un gel des salaires est inacceptable. Le syndicat a fait savoir qu'il ne signerait pas cet accord. A 13 heures ce jeudi 24 septembre, au moment de la relève de l'équipe du matin, les représentants CGT tenaient un meeting à l'entrée du site. « On n’a plus de prime d’intéressement, les payes n’augmentent plus… On nous supprime tout quoi ! Ce ne sont pas les salaires Valeo avec lesquels on peut vivre », dénonce Josiane Soler, employée de Valeo Issoire.
Des représentants sydicaux dans l'incompréhension
Pour réduire de 10% sa masse salariale en France, la direction de Valeo avait fait peser des menaces sur l'emploi. Elle s'engage finalement à ne procéder à aucun licenciement économique pendant deux ans. Le groupe justifie ces mesures par la crise du COVID 19. Sur le site d'Issoire, où 560 salariés sont spécialisés dans la conception et la fabrication d'essuie glaces, l'activité est forte, d'où l'incompréhension des élus CGT :
« Les carnets de commande sont pleins, ça travaille, il va y avoir des heures supplémentaires encore ce week-end, donc tout va bien », affirme Gilles Casimir, secrétaire général de l'Union syndicale des travailleurs de la métallurgie 63.
« On ne comprend pas la position de Valeo qui, pendant le confinement, a pu avoir des soucis de vente, même si, nous, on est restés ouverts et qu’il y avait une centaine de salariés qui travaillaient sur le site d’Issoire, donc on ne comprend pas cette position de vouloir faire un plan début juillet alors que l’activité est au rendez-vous », ajoute Olivier Renaglia, délégué CGT Valeo Issoire.
Une perte nette de 1,21 milliard d'euros
Les propositions de la direction doivent être soumises au vote des syndicats mardi prochain. La CGT a fait savoir qu'elle ne signerait pas cet accord, qui pourrait entrer en vigueur début octobre. La CGT Valeo appelle lundi prochain à des débrayages sur plusieurs sites comme Angers, Issoire, Châtellerault ou Limoges.
"A défaut d'accord, un plan de réduction des frais de personnel de 100 millions d'euros resterait nécessaire via des mesures unilatérales de l'entreprise (en cash et durables), afin de préserver l'emploi", a averti la direction dans son message aux quelque 14.000 salariés en France. Face à la chute des ventes provoquée par la crise sanitaire, Valeo a enregistré une perte nette de 1,21 milliard d'euros sur les six premiers mois de l'année.