En raison de l’épidémie de COVID 19, les stations de ski du Sancy dans le Puy-de-Dôme scrutent les annonces gouvernementales concernant la levée du confinement. Les professionnels du secteur se veulent raisonnablement optimistes pour la saison à venir.
Le mois de novembre est traditionnellement une période creuse pour les stations de ski. Dans le Sancy, dans le département du Puy-de-Dôme, les professionnels du tourisme attendent tous une levée du confinement qui coïnciderait avec l’ouverture des stations de ski.
Des signaux encourageants
Le manque de neige préoccupe presque autant que l’épidémie de COVID 19. Mais certains signes ne trompent pas. Sur le site Internet de l’Office de tourisme du Sancy, les deux pages les plus fréquentées en ce moment sont « le Sancy en hiver » et les pages d’hébergement. Luc Stelly, directeur de l’Office de tourisme du Sancy explique : « On attend l’évolution de la situation sanitaire. Mais on est assez optimistes et confiants, tout en restant prudents sur le plan sanitaire. On a vu qu’en juin et en été les vacanciers ont réservé très vite et ont été très réactifs au dernier moment. On s’attend à la même chose sur cet hiver. On a des indicateurs qui montrent qu’on a des pages très spécifiques de préparation de séjours sur notre site Internet qui sont très fréquentées. Les vacanciers sont en train de préparer leur séjour, sans réserver. Ils se renseignent. Suivant les annonces, on s’attend à des réservations très rapides au dernier moment ».Pas d'offres promotionnelles
Pour l’heure, aucune opération promotionnelle n’est proposée dans le Sancy. Le directeur de l’Office de tourisme souligne : « Pour le moment, on ne prépare pas d’opérations promotionnelles spécifiques. Par définition, ça peut attirer des clients mais aussi faire perdre du chiffre d’affaires. On reste très prudents. C’est un petit joker que l’on garderait en cas de recul, mais pour l’instant on est plutôt à se dire que s’il y avait de la neige et que le confinement était levé, il y aurait beaucoup de départs ». Si les stations de ski ouvrent à Noël, la pratique de ce sport sera très encadrée. Luc Stelly indique : « On entrevoit qu’il n’y aura pas de masque quand on skie mais plutôt sur les lieux de rassemblement et les remontées mécaniques collectives, pour un télésiège ou une télécabine. Sur la partie ski ça reste très raisonnable mais c’est plus compliqué pour les activités intérieures ».A Super Besse, la direction espère surtout que la levée du confinement impliquera la possibilité de parcourir plus de 100 km. Vincent Gatignol, directeur de Super Besse affirme : « On est vraiment le nez dans le brouillard. Mais on est toujours optimistes. On se prépare pour ouvrir nos stations. Il y aura sans doute des contraintes, le port du masque et la mise à disposition du gel hydroalcoolique en feront partie. La vente par Internet sera préconisée. On va tout faire pour que cela marche, pour que le client vienne en toute confiance. Si on est fermés, on remboursera à 100 %. Là où c’est plus compliqué c’est si le client vient chez nous, qu’il est porteur du virus et qu’il doit arrêter de skier en milieu de semaine. Mais on assurera ce qui doit être assuré ». Il ajoute : « Ce qui m’inquiète est la protection de notre personnel. On compte sur le client pour qu’il soit raisonnable. On espère avoir assez de personnel pour exploiter. Ma crainte est là ».On va tout faire pour que cela marche
Si la station de Super Besse était fermée à Noël, elle ne serait pas pour autant trop en difficulté. Vincent Gatignol poursuit : « Si on était encore confiné à Noël, la station ne serait pas dans le rouge. Bien sûr qu’il ne faudrait pas que le confinement dure dix ans, mais le gouvernement a fait ce qu’il fallait sur la fin de l’hiver dernier pour nous aider. Si je ne tourne pas l’hiver, je perdrai de la clientèle et des recettes mais en face j’aurai nettement moins de charges, avec pas de personnel, pas de charges électriques. Oui j’ai des emprunts à rembourser et des charges fixes mais on a aussi une petite cagnotte. Ne pas démarrer la saison serait très embêtant mais Super Besse a encore un peu les reins solides. On attendra février s’il le fallait. On travaillera peut-être mieux l’été ». Le directeur de la station redoute avant tout la concurrence des stations alpines. « La clientèle étrangère va être très faible à mon avis, ce qui va impacter fortement les grandes stations alpines. Comment vont réagir ces stations ? Vont-elles nous piquer notre clientèle ? Vont-elles casser les prix ? Cela peut être embêtant pour nous, même si on ne fait pas d’ombre à Val Thorens. Ils vont peut-être nous prendre notre clientèle de Bretagne et des Pays de la Loire » confie Vincente Gatignol.Super Besse a encore un peu les reins solides