En ce mois d'octobre rose, 8 Auvergnates se préparent pour un raid polaire en Laponie, prévu fin janvier 2019. Le groupe d'amies veut récolter des fonds pour permettre aux femmes opérées du cancer du sein de se faire tatouer et se rapproprier leur corps marqué par la maladie.
Pour la deuxième édition du Finland Trophy, 8 Auvergnates prendront le départ en binômes en janvier prochain. Elles se surnomment "Les Volcaniques d'Auvergne".
En trois jours, elles devront parcourir 15km en raquettes, 40km à vélo, 10 en ski de fond et affronter un parcours d'obstacles au milieu de l'hiver nordique. Une rude épreuve à destination d'une récolte de fonds pour lutter contre le cancer du sein.
Grâce à leur participation, 6 coureuses veulent faire connaître le tatouage pour les femmes opérées du sein.
Cet acte d'apparence anodine permet à certaines patientes de mieux vivre les séquelles de l'intervention chirurgicale.
Isabelle Sedan a sauté le pas en 2010.
Après des mois de réflexion, elle s'est rendue à Paris pour faire recouvrir les marques de son opération. Elle raconte : "Le tatouage c'est un moyen de dire aux gens qu'il m'est arrivé quelque chose, que je peux leur montrer que je peux m'en tirer mieux en montrant quelque chose de plus fort".
Deux des coureuses sont radiologues
Les sportives auvergnates veulent simplifier la démarche.
Elles lancent une cagnotte en ligne pour permettre aux patientes intéressées d'être prises en charge directement en Auvergne.
Deux des coureuses sont médecins-radiologues, confrontées quasi au quotidien à des femmes touchées par le cancer du sein.
Valérie De Fraissinnette, radiologue et sénologue, explique : "Il faut qu'on mette en relation des tatoueurs qui tiennent la route, qui soient habitués à cette pathologie. Quand la femme se déshabille, si le tatoueur ouvre de grands yeux, il faut que quelque chose soit mis en place". Christine Bagard, radiologue et sénologue, poursuit : "Avancer psychologiquement et donner un sens positif finalement à une cicatrice ou à une épreuve, c'est merveilleux. On est aussi des femmes. Quand je vois un patiente traitée, je la vois comme femme, pas seulement comme patiente. Le fait de me dire qu'elle va être plus heureuse après qu'avant ça serait la cerise sur le gâteau".
En Auvergne chaque année, 1500 nouveaux cas sont détectés.
C'est autant de femmes qu'il faut accompagner.
D'où la nécessité pour ces médecins de leur offrir une nouvelle façon de se reconstruire après la maladie.
La Ligue contre le Cancer soutient la démarche des coureuses auvergnates.
Dès l'année prochaine, leur engagement pourrait aider une dizaine de patientes à recourir au tatouage.
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