L’hélicoptère de la sécurité civile du Puy-de-Dôme Dragon 63 pourrait être envoyé en renfort en Lozère durant les mois de juillet et août. Cette décision inquiète le personnel médical qui utilise régulièrement Dragon 63 pour le secours à personne.
Cet été, l’hélicoptère de la sécurité civile du Puy-de-Dôme, appelé Dragon 63, pourrait être envoyé en renfort à Mendes, en Lozère. Cette opération a pour but de renforcer la zone touristique. En effet, l’hélicoptère de sécurité civile habituellement utilisé en Lozère souffre de problèmes techniques. Cette décision inquiète le personnel du SAMU de Clermont-Ferrand : « Pendant 2 mois ( juillet et août NDLR) il ne sera pas là. Ce qui nous inquiète, c’est que lorsque nous aurons besoin d’intervenir, par exemple sur le massif montagneux avec le peloton de gendarmerie de montagne du Sancy, on aura le concours de l’hélicoptère "l’Egletons" mais il est basé en Corrèze. Il lui faut du temps pour venir et nous il nous faut 45 minutes pour aller dans le Sancy, ce qui rallonge fortement le temps d’intervention. En plus ça n’est valable que pour le Sancy, on ne pourra pas aller faire d’intervention de type « treuillage » dans le massif du Livradois », regrette Daniel Pic, chef du SAMU.
"On va devoir faire face à une situation difficile"
La décision relève de la direction de la sécurité civile. L’Hélismur restera à la disposition des urgentistes pour les interventions dans d’autres milieux que la montagne, mais pour Daniel Pic, c’est insuffisant : « Il n’a pas les mêmes capacités, la même taille, la même vitesse ni la même fonction que Dragon 63. Si on dévie l’Hélismur de sa fonction, c’est-à-dire rapprocher les hôpitaux de l’Allier du CHU de Clermont-Ferrand, on ne pourra pas aider l’Allier et on sera moins en lien. On va devoir faire face à une situation difficile. » Toute la couverture sanitaire de la région risque d’être fragilisée. La décision impactera également les pompiers, les gendarmes, la direction du CHU et la préfecture du Puy-de-Dôme.
De nombreuses missions pour Dragon 63
Les urgentistes sont l’un des principaux usagers de cet hélicoptère, fréquemment utilisé pour le secours à personne : « On est quasiment tout le temps avec lui et sept jours sur sept on le médicalise, c’est-à-dire qu’à bord il y a un médecin et un infirmier. Cela permet de sécuriser les interventions », explique Daniel Pic. Les missions de Dragon 63 sont variées : il travaille avec les pompiers sur du secours en milieux périlleux, du secours à personne, de la recherche de personne, du repérage de feu, les événements climatiques. Il peut aussi faire du treuillage, c’est-à-dire du secours en milieu montagneux avec le PGM du Mont-Dore pour surveiller le massif, en particulier pendant la période estivale : « On a possibilité d’envoyer un médecin très rapidement, en moins de 10 minutes, pour venir en aide aux personnes qui se sont fait mal en toute sécurité », affirme Daniel Pic.
Les secours fragilisés
Selon lui, l’hélicoptère permet également de raccourcir notablement le temps de trajet en milieu rural. « Le fait d’avoir le Dragon sécurise fortement au niveau médical toute la population de la région Auvergne. Il permet également de sécuriser les transports médicaux longs lorsqu’on doit emmener des patients pour être soignés à Lyon ou à Paris. Il est assez grand donc cela nous permet d’effectuer des gestes médicaux pendant le transport ». En Auvergne, comme en Lozère, les mois d’été sont synonymes de touristes accidentés, et l’absence de Dragon 63 risque de compliquer la tâche des secours.