L'année 2018 a été marquée par des températures bien au-dessus des normales de saison et des précipitations quasi-inexistantes. Ces sécheresses pèsent sur le travail des producteurs laitiers, par exemple dans le Puy-de-Dôme, où les stocks de fourrage sont dangereusement bas à la mi-février.
Malgré le redoux printanier, avec des températures dépassant les 20°C dans le Puy-de-Dôme, l'hiver n'en est qu'à sa moitié en cette mi-février. Pourtant, dans certaines exploitations laitières, le stock de fourrage est déjà au plus bas.
Conséquence de la sécheresse, Christian Agay, producteur laitier à Prochonnet, en a récolté 40% en moins l'année dernière. "Manque de pluie, on a regardé passé les orgaes mais aucun ne s’est arrêté chez nous, déplore l'éleveur, également vice président de l'établissement départemental de l'élevage, it les vaches ont commencé à consommer fin juillet dans l’étable, alors qu’elles sont censés manger de l’herbe au pré à ce moment."
Avec moins de fourrage les éleveurs ont puisé dans les réserves de leurs animaux. Les exploitations laitières ont vu leur production baisser de 2 à 3 kilos par vache et par jour, soit jusqu'à 500 litres de moins par animal sur la durée de la lactation. Avec, en prime, un lait de moins bonne qualité. "La qualité du fourage n'est pas là, à cause du manque d’eau, donc ça cause un déficit dans le lait de matière grasse et de matière protéique, ce qui représente une perte conséquente puisque le lait est payé sur ces critères-là", détaille Christian Agay.
À Bourg-Lastic, l'une des communes les plus touchées par la dernière sécheresse automnale, la situation ne diffère pas. Vivien Vantalon, producteur laitier, a dû lui aussi racler son fond de trésorerie : 12 000€ pour refaire son stock de fourrage. En plus de la baisse de sa production laitière, il constate des retombées sur la reproduction du troupeau. "Vu que les vaches ont pâtit à l’automne, les chaleurs ont été décalées, les premières inséminations ont très mal marché, et on aura donc du retard sur le prochain vêlage l’année prochaine, raconte-t-il, ça devient de plus en plus régulier, surtout ces saisons complètement changées par rapport à il y a quelques années. »
Des changements climatiques qui mettent à mal les bêtes et les finances déjà fragiles des éleveurs, quand le prix du lait, lui, reste figé à 320 euros la tonne.