Christian et Dominique Sarron seront à l’honneur samedi 26 et dimanche 27 septembre, à l’occasion de la manifestation Charade Heroes sur le circuit de Charade, près de Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme. Retour sur le parcours hors normes de ces deux frères passionnés de moto.
Il y a d’abord l’aîné des frères Sarron, Christian. Il sera le premier à être touché par le virus du deux-roues. Sur sa première mobylette, l’ancien champion du monde âgé de 65 ans, est nostalgique lorsqu’il roule dans la Vallée de Sans-Souci, près de Châtel-Guyon, dans le Puy-de-Dôme. C’est là qu’il a découvert la passion de la moto et surtout le plaisir de distancer les copains.
« Je ne savais pas encore que j’allais faire de la course, je ne l’ai su qu’avant 20 ans, ça m’a pris d’un coup, raconte Christian Sarron. Je n’avais pas dans l’idée de faire de la compétition, mais je me souviens qu’avec ma 125, je me tirais la bourre avec des copains qui avaient des 500 voire des 750. Alors c’était peut-être un signe, à l’époque, je n’y prêtais pas plus attention, mais je me demandais : pourquoi roulent-ils si doucement ».
Christian Sarron, champion du monde 250 cm3
Quelques années plus tard, ce sentiment s’est vérifié. En 1984, il décroche un titre de champion du monde 250 cm3, sur le circuit de Silverstone, en Angleterre. Il chevauchera ensuite des 500 cm3 dans des Grand Prix. Il roulera aux côtés des plus grands pilotes des années 80, comme Eddy Lawson, Freddy Spencer ou encore Kevin Schwantz.Dans cette catégorie reine, le Riomois termine deux fois à la troisième place du championnat du monde et remporte un Grand Prix sous la pluie, sur le circuit d’Hockenheim, en Allemagne.
« Je me battais contre moi-même d’abord, pour rester sur la moto. Des accidents, j’en ai eus. C’était des motos difficiles à maîtriser, évoque le pilote. C’était aussi pour repousser mes limites. Avoir des adversaires très forts, c’est bien parce que ça donne une référence. De temps en temps, j’ai réussi à en battre quelques-uns. Sur le long terme, c’est vrai que c’était un challenge difficile ».
Dominique Sarron, le spécialiste de l'endurance
La passion des sports mécaniques, c’est une histoire de famille chez les Sarron. Il y a aussi le plus jeune, Dominique Sarron, sur la piste de karting que les Sarron ont construit il y a 22 ans, à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Mais dans toutes les disciplines, sur tous les terrains, il n’y a qu’une seule devise : gagner. « Il y a un esprit de compétition, alors Christian, c’est peut-être exacerbé au maximum, raconte Dominique Sarron. Lui, il est vraiment mauvais perdant, il ne peut pas supporter l’échec et la défaite. Moi ça m’a permis d’évoluer à ces côtés, d’être plus combattif, d’avoir un tempérament plus trempé. Alors, c’est vrai qu’à chaque fois qu’on a fait des activités physiques ou sur une moto, c’est la concurrence. Une concurrence saine, mais on ne lâche rien, même entre frères ».Les deux frères ont déjà été adversaires sur la piste en endurance. C’est la spécialité de Dominique Sarron, avec sept victoires au Bol d’or. En 1994, les frères ennemis vont se retrouver pour participer au Bol d’or sur le circuit du Castelet, dans le Var, mais cette fois, dans la même équipe.
« Je me suis retrouvé au guidon de la machine avec lui. Si j’avais demandé à mon frère de faire cette course pour nous, c’est que je savais qu’il pouvait, il est recordman presque de victoires au bol d’or. Je savais qu’avec lui, on avait forcément la bonne carte », explique Christian Sarron.
Et effectivement, la Yamaha numéro 3 s’impose. « J’ai encore le souvenir de Jean-Claude Olivier qui a sauté de joie à l’arrivée. Christian qui a ému dans les chaumières quand il est monté sur le podium. C’est un très beau moment de notre vie », ajoute Dominique Sarron.
Samedi 26 et dimanche 27, les deux frères seront à l’honneur à l’occasion de la manifestation Charade Heroes.