Assises du Puy-de-Dôme : braquages et casse-béliers en série (mis à jour)

La cour d'assises du Puy-de-Dôme, à Riom, se penche tout au long de la semaine sur une série de braquages commise entre novembre 2011 et septembre 2012 dans la région clermontoise et à Moulins. Six accusés doivent répondre, notamment, d'attaques à la voiture bélier.

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C'est un gang de braqueurs très organisé qui va être jugé cette semaine aux assises du Puy-de-Dôme à Riom. Les jurés auront cinq jours pour déterminer le rôle joué ou pas par chacun des six accusés dans pas moins de quatre attaques de distributeurs de billets à coup de voiture bélier et deux braquages de deux concessions automobiles, entre novembre 2011 et septembre 2012. Des accusés qui, tous, nient les faits.

Francis Esquer Bayo a choisi de garder le silence et ne répondra pas aux questions du président lors de son procès. Car depuis lundi matin, la donne a changé pour l'un des principaux accusés de ce procès qui nie toute participation aux braquages qui lui sont reprochés. Il sera jugé sans Max Raynaud, son principal complice présumé, qui a demandé le renvoi de son dossier en raison de l'absence de son avocat pour raisons médicales. En acceptant de renvoyer Max Raynaud, le président a donc décider de disjoindre les affaires et de poursuivre l'audience malgré tout. Un état de fait qui risque de compliquer la défense des cinq autres accusés et particulièrement celle de Francis Esquer Bayo.

Maître Laure Vaillant, qui a été désignée une semaine avant le début du procès pour remplacer son confrère explique que ce délai "rend complètement impossible une connaissance complète du dossier". Il y a "une dizaine de tomes, six faits assez complexes et une téléphonie importante à étudier de très près". "C'est un travail de titan qui ne peut pas être fait en une semaine", ajoute-t-elle.

Seuls quatre des six accusés seront donc présents mardi à la cour, dont trois comparaissent libres. Une situation exceptionnelle où il sera certainement bien difficile de déterminer les rôles joués par chacun d'entre eux dans cette série de braquages particulièrement violents pour lesquels ils sont poursuivis à des degrés divers.

Depuis lundi matin, et pendant 5 jours, la Cour d'Assises du Puy-de-Dôme va juger 5 hommes soupçonnés d'avoir commis des vols à mains armés à Clermont et Moulins, entre 2011 et 2012. Intervenants : Maître Laure Vaillant (Avocate de la défénse), Maître Medhi Mahnane (Avocat de la défense). ©France 3 Auvergne

Le rappel des faits​

Le 23 novembre 2011, une technicienne de maintenance est agressée devant une agence de la Caisse d'épargne à Moulins. Alors qu'elle s’apprêtait à approvisionner le DAB, deux hommes lui volent son sac, il contient notamment le planning de ses tournées.

Le 30 novembre 2011, en fin d'après-midi, à Aubière, deux hommes cagoulés armés d'une bombe lacrymogène et d'une arme de poing pénètrent dans les locaux de la société Automobiles Sélection. L'un des malfaiteurs pointe le canon de son arme sur la tempe d'une salariée afin qu'elle leur remette les clés et les papiers de deux voitures.

Le 6 décembre 2011, à 7h45, alors qu'elle approvisionne un distributeur automatique de billets de la caisse d'épargne de Puy-Guillaume, la jeune femme agressée le 23 novembre entend un homme frapper à la porte et lui dire se pousser. C'est alors qu'une voiture percute le distributeur dont le système de verrouillage cède sous le choc. L'employée se retrouve face à un homme cagoulé, ganté et armé, qui fait main basse sur les billets. Le butin estimé à 120 000 euros. Après avoir tenté de mettre le feu à la voiture qui leur a servi de bélier, les malfaiteurs ont eu le temps de s'enfuir. L'intervention des forces tardent car le portail de la brigade de gendarmerie locale avait été cadenassé juste avant le casse.

Le 29 février 2012, trois hommes cagoulés, gantés et armés d'un pistolet mitrailleur et d'un fusil à pompe, font irruption dans le bureau de la concession automobile ATV, dans la banlieue de Clermont-Ferrand. Alors que trois hommes, dont le gérant, sont tenus en joue dans le bureau, un autre part avec un employé pour récupérer clés et papiers de trois grosses cylindrées. Après avoir enfermé à clé leurs victimes dans la concession, les malfaiteurs prennent la fuite. Après un signalement, le commando abandonne les voitures volées sur un parking à proximité du quartier des Vergnes.

Le 13 avril 2012, à Mozac, le distributeur de la Caisse d'épargne subit une attaque à la voiture bélier au moment où un employé le réapprovisionne. Mais cette fois-là, la porte ne cède pas. Les malfaiteurs prennent la fuite après avoir mis le feu à la voiture.

Le 12 septembre 2012, nouvelle attaque à la voiture bélier contre l'agence BNP de l'avenue Léon-Blum, à Clermont-Ferrand, alors qu'un employé y effectue un dépannage. La porte blindée cède, les deux hommes entrent et lui demandent l'argent en le menaçant avec une arme, argent qu'il ne peut pas leur donner car il n'est pas en mesure d'ouvrir les coffres. Une nouvelle fois, les malfaiteurs prennent la fuite, après avoir mis le feu à leur véhicule.

L'enquête

C'est une carte Sim partiellement brûlée, retrouvée le 7 décembre 2011 à Chabreloche, tout près de l'épave calcinée d'une BMW utilisée par les malfaiteurs pour leur casse la veille, qui a mis les enquêteurs sur la piste des accusés. Grâce à l'étude des coups de fil échangés sur cette ligne, ils ont pu établir un lien entre les agressions commises à Aubière, Puy-Guillaume et Moulins et ainsi remonter jusqu'à Max Raynaud, un homme aujourd'hui âgé de 30 ans, condamné pour sa participation au vol aggravé et à la séquestration du propriétaire d'une boutique de vêtements de cuir, à Clermont-Ferrand.

Rapidement un lien est établi avec Francis Esquer Bayo, 27 ans, résidant à Moulins, également connu pour des faits de vol, et avec un ancien co-détenu de Max Raynaud. Suite à l'agression du 29 février 2012, les enquêteurs sont sûrs d'avoir affaire à une bande très organisée. Grâce aux prélèvements ADN effectués sur les voitures retrouvées, ils ont identifié les profils de Max Raynaud, Francis Esquer Bayo et d'un troisième homme. Puis deux nouveaux noms apparaissent.

Enfin, après le casse du 12 septembre, des éléments prélevés dans la voiture bélier mettent en cause Max Raynaud et Francis Esquer Bayo. Ils sont finalement arrêtés le 11 décembre 2012, avec quatre autres individus.

Mis en examen, les braqueurs présumés ont tous nié leur participation à ces différentes attaques.
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