Assises du Puy-de-Dôme : "Elle était la biche, il était le chasseur"

Qui est César Chevalier-Melard, cet homme de 42 ans accusé d'avoir tué de deux balles dans le dos Lydia Lagrenée, une mère de famille avait qui il entretenait une relation depuis près de trois ans ? Un monstre froid ou la victime d'une passion dévorante ? Voilà le débat ouvert lors des plaidoiries.

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César Chevalier-Melard comparait depuis 3 jours devant la cour d’assise du Puy-de-Dôme à Riom pour" meurtre avec préméditation". Cet homme de 42 ans est accusé d’avoir abattu Lydia Lagrenée, 39 ans, avec qui il entretenait une liaison. La victime avait reçu deux coups de fusil le 25 janvier 2013, sur le parking d’une entreprise du Brezet à Clermont-Ferrand (63). Le procès en est à son dernier jour, le débats lors des plaidoiries ont tenté de dresser le portrait du meurtrier présumé.

"J'ai tout perdu. En commettant cet acte, j'ai perdu ma raison de vivre. Sans elle je ne suis plus rien". Invité par le président à s'exprimer avant la clôture des débats, César Chevalier-Melard a saisi cette ultime occasion de prendre la parole dans son procès, avant de demander pardon aux parties civiles.
Mais qui est César Chevalier-Melard? Un chasseur violent qui n'a pas supporté que celle qu'il possédait le quitte? Ou un homme fragilisé par une enfance carencée et qui s'est retrouvé submergé par une passion dévorante? Tel était l'enjeu des plaidoiries que l'accusé a écoutées assis dans son box, le visage crispé, les mains tremblantes.

Elle était la biche, il était le chasseur, Maître Simon Cohen


Pour Maître Simon Cohen, avocat des parties civiles, Lydia Lagrenée est la victime "d'un homme qui n'a pas supporté que son animal domestique lui échappe. Elle était la biche, il était le chasseur. Mais la biche, ce matin là, avait les traits d'une femme de 40 ans, une femme fragile, silencieuse, apeurée, sachant que sa mort était certaine et que personne n'y pourrait rien, que son seul choix était entre la servitude ou la fin".

Des mots lourds de sens en ce jour de lutte contre les violences faites aux femmes, appuyés par le réquisitoire de l'avocat général Raphaël Sanesi de Gentil. "Nous sommes dans un dossier où s'est exprimé non seulement l'irrespect de la personne mais aussi la violation de l'amour, du don de soi. Il y a eu confusion entre savoir tout donner et la possession, la domination."

Une vision de ce couple contestée par les conseils de César Chevalier. Pour Maître Jean-François Canis admettre cette situation reviendrait "à présenter Lydia Lagrenée comme une pauvre fille totalement soumise, ce qu'elle n'était pas".

"Ma crainte sur une affaire comme celle ci", a précisé maître Mohammed Khanifar, "serait qu'on la déshumanise, qu'on pense qu'il n'y a avait pas d'amour". Et de rappeler que "Lydia Lagrenée avait nourri pour César Chevalier-Melard un amour suffisamment fort pour quitter Brive, s'éloigner de sa famille et de ses enfants. C'était une femme libre qui a fait un choix. Sans passion, ce crime ne serait pas arrivé ".

Une histoire d’amour, Maître Canis


Et maître Jean-François Canis de poursuivre: "On a fini par oublier que cet homme et cette femme ont pu s'aimer..."

Mais alors pourquoi cette histoire d'amour a t elle fini si tragiquement? "Pour César Chevalier-Melard", affirme Maître Canis, "il était impossible d'admettre qu'elle puisse le quitter. (...) Il a perdu pied au fil des jours, son état psychique était celui d'un homme pour qui rien n'est envisageable sans celle qu'il a aimé. (...) Il était dans cet état psychique ou plus rien ne compte, où l'on est enfermé dans une sorte de prison mentale". Un état qui lui a fait commettre l'irréparable, avant de se rendre à la gendarmerie de Saint-Eloy-les-Mines.

Au nom "de cette femme et de notre société où la violence est trop banalisée", l'avocat général a requis une peine de 20 ans d'emprisonnement, avec une période de sûreté. "Une peine à la hauteur de l'amour qu'il prétendait avoir pour cette femme".

Le verdict sera rendu mercredi 25 novembre en fin d'après midi.
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