Le laboratoire de l’hôpital de Riom, près de Clermont-Ferrand, menacé de fermeture

C’est une annonce qui fait monter les syndicats au créneau : le laboratoire du centre hospitalier de Riom pourrait bien fermer ses portes dans les prochains mois. Les prélèvements seraient redirigés vers Clermont-Ferrand.

“On fera tout pour garder notre laboratoire dans l'état”, annoncent les syndicats du centre hospitalier de Riom, après l’annonce d’une éventuelle fermeture de leur laboratoire. En effet, les directions conjointes du CH de Riom et du CHU de Clermont-Ferrand étudient la possibilité d’une réorganisation. Parmi les pistes explorées, la fermeture du laboratoire, impensable pour Amalia Viera, représentante CGT à l’hôpital de Riom : “Nous en avons besoin. Nous avons de nouvelles urgences flambant neuves. On ne voit pas comment on pourrait apporter une prise en charge optimale à nos malades, à nos patients qui arrivent aux urgences si nous n'avons plus de laboratoire, ça va être une perte de chance en attente de résultats.” 

"C'est mettre en péril la prise en charge des patients sur le bassin riomois"

Dans l’éventualité d’une fermeture, les prélèvements réalisés à Riom seraient ainsi transportés jusqu’au laboratoire du CHU de Clermont-Ferrand par un système de navettes. Pour les soignants, le temps de transport est préjudiciable à certains patients : “Ça sera une surcharge de travail pour les infirmières, et pour les patients, ça sera une perte de chances liée à une prise en charge décalée en attente de résultat de bilan. Ce n’est pas possible pour nous en tant que soignants”, dénonce Amalia Viera. En intersyndicale, la CGT et FO s’opposent fermement à cette éventualité, pas seulement pour les patients des urgences, selon Valérie Theis, représentante FO : “On y est défavorable parce que c'est mettre en péril la prise en charge des patients sur le bassin riomois. On vient d'ouvrir un nouveau service des urgences, il y a tout un plateau technique derrière, il y a le bloc opératoire, il y a des services de médecine cardiologique, il y a beaucoup de services qui nécessitent qu'on ait un labo sur site. En déplaçant notre laboratoire, on va prendre des risques pour nos patients mais aussi pour le bon fonctionnement de nos services à l'avenir”. 

Des délais rallongés ?

Le délai de réception des résultats et donc, de prise en charge adaptée se verrait ainsi allongé, craint Valérie Theis : ”Sur les pathologies cardiaques, sur les pathologies respiratoires, sur les prises en charge des patients au bloc opératoire, la perte de chance sera liée à l'augmentation du temps de délai pour les bilans et on n'aura pas l'accès à certains bilans comme on pouvait l'avoir au sein du laboratoire de Riom. On met aujourd'hui 20 à 40 minutes pour certains bilans, ça va se multiplier avec les transports des bilans jusqu'à Clermont-Ferrand, pour qu'ils soient traités. Certes, le retour se fera par informatique mais les délais de transport seront toujours là et existants.” Fermer le laboratoire serait aussi préjudiciable à la pérennité de l’hôpital, selon elle : “C'est mettre en péril l'hôpital de Riom et lui enlever un atout.” 

Changer le mode de fonctionnement

Pour le directeur délégué Sébastien Retord, cette fermeture ne serait en fait qu’une extension d’un système de navettes déjà mis en place une partie de la semaine : “Il faut déjà rappeler que le laboratoire présent à Riom est une antenne du laboratoire du CHU de Clermont-Ferrand qui fonctionne du lundi au vendredi et uniquement en journée. Le reste du temps, les examens biologiques sont transmis au CHU, donc nuit et week-end, pour une prise en charge.” Il ajoute qu’il ne s’agit pas d’une fermeture complète, car une activité serait maintenue sur site : “L'idée c'est d'avoir une forme d'actif de laboratoire qui soit présente sur le site de Riom mais adaptée à l'activité. On aura toujours une équipe qui sera présente sur le site de Riom, mais probablement avec un mode de fonctionnement différent.” 

Trouver une subsitution

Quant au retard de prise en charge, Sébastien Retord indique que cette donnée est étudiée : “Je pense qu'il est beaucoup trop tôt pour affirmer ce type de choses puisqu'il faut d'abord qu'on examine les propositions de substitution. L'enjeu, c'est bien évidemment la continuité de la prise en charge de ces examens. C'est ce qu'on est en train d'examiner dans le cadre d'un groupe de travail entre médecins de Riom et biologistes du CHU de Clermont-Ferrand.” Le CH de Riom ne compte se séparer d’aucun personnel, parmi ceux qui officient actuellement au laboratoire, affirme-t-il : “Il y aura probablement une partie des effectifs qui pourrait être maintenue sur place en fonction de la solution qui est retenue et une autre partie qui sera accompagnée dans un repositionnement professionnel avec une possibilité d'intégration en laboratoire à Clermont-Ferrand. En tout cas, il n’y a pas de destructions d'emplois qui sont prévues.” 

Faire bénéficier les Riomois d'équipements plus modernes

Mais alors, pourquoi envisager une fermeture ? “C'est d'abord une question de projet, de territorial et d'organisation territoriale. On a un laboratoire situé au CHU de Clermont-Ferrand qui a fait des investissements structurants pour se moderniser et pour bénéficier d'équipements de pointe et l'idée c'est de faire bénéficier à l'ensemble des établissements de ces équipements-là”, répond le directeur délégué. Pour les patients qui ne sont pas hospitalisés, ne pouvant pas se déplacer à Clermont-Ferrand pour des analyses, il assure : “On est en train de voir comment on peut maintenir le centre de prélèvements dans le cadre de la future organisation.” Selon lui, le projet ne sera finalisé que dans plusieurs semaines, voire plusieurs mois.  

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