Les beaux jours sont là. Les randonnées se multiplient et les tiques aussi ! Après avoir hiberné, elles font leur retour en Auvergne : de mars à juin, elles se multiplient dans vos jardins en forêt, en ville comme en campagne. Voici comment s’en protéger.
Elles ne se voient pas, pourtant dans les jardins comme dans les forêts d’Auvergne, cette année encore, difficile d’échapper aux tiques. Avec la chaleur elles se multiplient. Alors, pour Laurent Longchambon, chargé de mission au Centre permanent d’initiatives pour l’environnement, il est essentiel de livrer quelques conseils aux randonneurs. Mieux vaut prévenir que guérir : « Il faut rester sur les sentiers, c’est un bon repère. Eventuellement, même si ce n’est pas toujours facile, il faut avoir une tenue adaptée : des chaussures qui se ferment bien et des habits couvrants clairs. Ça vous permettra de voir les tiques, même les plus petites. Plus rapidement on arrive à localiser la tique, mieux ce sera pour la personne qui se baladera dans la nature. » Pour les animaux aussi, il recommande de bien vérifier les pattes et les oreilles en particulier.
Etre en alerte
Pour repérer les endroits infectés par les tiques, Laurent Longchambon a une stratégie toute simple, appliquer un drap blanc dans les zones chaudes et humides : « Il y a plusieurs espèces, on a aussi différents stades. C’est caractéristique de la tique. On va avoir le stade larvaire, la phase nymphale et puis la phase adulte. Quelle que soit l’espèce on doit avoir une certaine vigilance, d’abord parce qu’on n’arrive pas facilement à reconnaître les espèces et puis le principe du message de prévention c’est d’être alerte. » Parmi les tiques le plus répandues, on trouve les ixodes. Mais quelle que soit l’espèce, pour se nourrir, ces petits vampires se perchent en haut des feuilles en attendant le premier hôte venu, indique Laurent Longchambon : « Les plus petites qui montent moins haut vont plutôt sur les petits rongeurs, et après les phases nymphales et adultes seront un peu plus haut dans l’herbe et auront tendance à s’accrocher plus facilement sur des mammifères un peu plus gros et qui dit mammifère dit être humain. Elles ne vont pas se jeter sur vous pour vous piquer, si elles vous piquent c’est pour prendre des repas ».
S'inspecter sous la douche
Si elles ne sont pas toutes porteuses de bactéries, certaines peuvent transmettre la maladie de Lyme chez les humains ou la piroplasmose chez les animaux. Toutes les tiques cependant ne sont pas dangereuses pour l’homme, mais il est très compliqué de déterminer de quelle espèce il s’agit. Il faut donc toujours être prudent. « La tique privilégie les herbes hautes, il ne faut donc pas aller trop le piétiner. Il faut, en rentrant, regarder sous la douche, vérifier les zones du corps chaudes et humides, toucher car elles peuvent être très petites et on ne les sent pas forcément », explique Laurent Longchambon. Il ajoute : « Les animaux vont être en attente du 1er hôte qui passera pour prendre leur 1er, 2ème ou 3ème repas. L’aspect proie est relatif. Dans le parasitisme, on n’est pas une un aspect proie mais sur un rapport hôte. L’hôte peut être accidentel. »
"Si on vient à écraser le corps toute la charge bactérienne qui se trouve dans le bol alimentaire de la tique va être régurgitée dans le sang "
Laurent Longchambon
En cas de tique accrochée, une intervention dans les premières heures est essentielle : « L’idée c’est de pouvoir appliquer parfaitement le tire-tique sur la peau, entre la tête de l’animal et la peau, de manière à faire une rotation horaire délicate extraire la tique qui est enfoncée avec sa trompe. Si on vient à écraser le corps toute la charge bactérienne qui se trouve dans le bol alimentaire de la tique va être régurgitée dans le sang et on augmente le risque d’avoir des maladies transmises par ce biais », affirme Laurent Longchambon. Si on est piqué, il faut, selon lui, surveiller la zone. En cas d’apparition de rougeurs ou de marques, allez voir votre docteur rapidement. Avec les changements climatiques, les tiques se multiplient de plus en plus tôt. Elles restent essentielles à l’équilibre de la nature.