Connaissez-vous le ski de randonnée nordique ? Une pratique à mi-chemin entre le ski de fond et le ski de randonnée qui ne nécessite aucune infrastructure. Idéale sur les terrains vallonnés et enneigés du Puy-de-Dôme.
À Picherande, dans le Puy-de-Dôme, se pratique le plus vieux ski au monde : le ski de randonnée nordique : « On ne dépend de rien, ni de personne. Il n'y a pas besoin d'aménagements. On pratique cette activité comme il y a 50 ans où on part, un peu, à l’aventure », se réjouit un passionné. Nous sommes donc allés à la découverte de cette discipline.
L’aventure commence tôt dans la matinée. Il nous faut chercher le matériel nécessaire au ski de randonnée nordique : un mélange de ski de fond et de ski de randonnée alpine. Comme l’explique Franck, loueur de matériel de ski : « Il y a un système d’écailles pour la retenue en montée. Ils sont équipés de carres. Ce qui est la grosse différence avec des skis traditionnels. Les carres servent tout simplement à ne pas déraper sur les zones glacées et de pouvoir faire une trace plus marquée sur la neige ».
Un esprit de liberté
Sur les prairies d’estive, au-dessus du hameau de Charreire, dans le Puy-de-Dôme, Frédéric Echavidre guide les novices et en profite pour faire découvrir le merveilleux paysage enneigé. Mais Frédéric n’est pas que moniteur de ski mais aussi maire du village de Picherande. Il souhaite développer cette pratique dans sa commune : « La randonnée nordique fait partie de ces activités sur lesquelles il faut qu’on se penche sérieusement. Il y a une demande à la fois de la clientèle et une évolution des mentalités. Les gens veulent revenir aux sources et profiter d’un esprit de liberté. Et nous, élus du territoire, nous devons tout mettre en place pour que cette clientèle puisse la pratiquer en toute sécurité ».
Une pratique qui s'adapte au réchauffement climatique
Pour Franck Coudière, le loueur de ski, il s’agit aussi de se diversifier pour faire face aux aléas météo en moyenne montagne : « Quand on a des clients qui ont le temps de découvrir, de s’arrêter, c’est une bonne discipline. Idéale pour janvier et mars. Et puis, surtout, c’est une discipline adaptable. Il y a évidemment le réchauffement climatique : les saisons ont changé. Donc quand il n’y a plus de neige à 1 200 mètres d’altitude, on va pouvoir la chercher à 1 300 ou 1 400 mètres ».
Nous voilà arrivés au buron de la Listoune à 1 300 mètres d’altitude. On y rencontre Nicolas, venu des Deux-Sèvres, avec son fils Martin. C’est leur toute première sortie en randonnée nordique : « C’est une super surprise. C’est une découverte pour nous aujourd’hui. C’est vrai que quand on ski il faut arriver à bien être équilibré mais comme on est bien encadré, on bénéficie de plein de bons conseils. Cela n’a pas évité les chutes. Cela fait partie du jeu, ironise le novice. Les pentes ne sont pas trop raides, c’est cela qui est bien. Et puis, on est en pleine nature, c’est très agréable ».
Pas de doute, les contreforts vallonnés du Sancy constituent un formidable terrain de jeu pour ceux qui voudraient s'aventurer dans le ski de randonnée nordique.