Porté disparu plus de 24 heures dans le secteur du col des Supeyres, dans le Puy-de-Dôme, Stéphane Tarnier, un snowkiter, a été retrouvé par les secours dimanche 27 janvier au soir. Il revient sur cette mésaventure et les conditions dans lesquelles il a vécu ces heures interminables. 
 

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Disparu depuis samedi 26 janvier, après être parti faire du Snowkite au col des Supeyres, dans le Puy-de-Dôme, Stéphane Tarnier a été retrouvé sain et sauf le dimanche soir. Une cinquantaine de secouristes était parti à sa recherche. Il nous raconte le calvaire de ces 24 heures dans des conditions hivernales difficiles dans ce secteur qui culmine à plus de 1 300 mètres d'altitude. 

Stéphane Tarnier : "J’étais parti entre les deux manches du championnat de France. Je n’avais pas l’intention de m’éloigner trop du point de départ.
Mais alors que j'étais dans une pente descendante, le vent a changé et très vite je ne me suis pas rendu compte que je ne pourrai plus remonter. Le point de départ s'éloignait. Il y avait de moins en moins de visibilité et il n'y avait plus de vent, j’ai donc dû plier mon aile. 
Je me suis rendu compte que ça devenait dangereux, mais je ne pouvais pas appeler les secours. Comme je pensais partir seulement pour un quart d’heure, je n’avais pas chargé mon téléphone. Et il s'est très vite déchargé. 

 

La nuit commençait à tomber, ce n'était pas bon du tout


J’ai donc continué à pieds. Mais en tant que Parisien, je n’ai pas une condition physique adaptée, je n’allais vraiment pas vite du tout. 
La nuit commençait à tomber et je me suis dit que ce n’était pas bon du tout. J'ai décidé alors de m'abriter dans un sous-bois. J'ai alors creusé un trou au pied d'un arbre. Je suis allé couper quelques branches, j’ai mis une aile pour me protéger et une autre pour recouvrir l’abri. J'avais aussi une couverture de survie. J’ai gardé près de moi ma gourde, mes quelques abricots et raisins secs pour éviter qu’ils ne gèlent. 
Il devait être 18 heures, et j'ai du m'endormir un peu plus d’une heure. 

 


Aux alentours de 7 h 30, le dimanche, je suis reparti. J’ai repris le cap que je pensais être le bon mais encore une fois je n’avançais pas très vite, j'ai dû faire seulement un kilomètre dans la journée. 
Aux alentours de 17 h, la nuit commençait déjà à tomber. Là, je me suis dit que ça n’était pas bon du tout : je n’avais quasiment plus d’eau et ça s’était refroidi. J’ai vu alors une maison. J’ai essayé de trouver une clé pour rentrer, mais je n’ai rien trouvé. J'ai donc démonté un volet et cassé une vitre. 
Arrivé à l'intérieur, j’ai allumé le poêle, et je suis allé chercher de l’eau à proximité. J’ai mis mon téléphone sur le poêle pour récupérer un petit peu de batterie. C’est ce qui s’est passé, j’ai donc pu envoyer un SMS au 112 avec mes coordonnées GPS. Je pensais qu’ils ne viendraient que lundi matin. Mais les gendarmes sont arrivés environ une heure et demi après"

 

Je n'avançais pas assez vite


Question : comment vous sentez-vous aujourd’hui ?
Stéphane Tarnier : "J’ai des courbatures dans les poignées, j’ai deux doigts qui ont eu un peu froid, je ne suis pas traumatisé plus que ça. Les secours m'ont fait un bilan de santé, et je suis en pleine forme. 
Je n’étais pas rassuré, mais il ne faisait pas – 25° C. Je ne stressais pas trop, je m’étais mis dans cette situation tout seul, c’est à moi d’assumer. Ce que je me reprochais c'était plus ma condition physique, et le fait que je n’avançais pas assez vite. En plus, j’étais dans une zone que jene connaissais pas, je ne reconnaissais rien : ni les reliefs au fond, ni le terrain sur lequel j’étais, ni les éléments de décor. Et pourtant le point de départ, le chalet des gentianes, n’était vraiment pas loin, à environ 400-500 mètres"

 

Question : est ce que vous allez reprendre le Snowkite ? 
Stéphane Tarnier : "Ça ne changera rien pour moi a priori, sauf que la prochaine fois, je prendrai un briquet et un combustible dans le sac. D’ailleurs à plusieurs reprises, j’ai entendu l’hélicoptère passer très près de moi, mais on ne voyait rien. Si j’avais eu un briquet, j’aurais pu faire un feu et comme ça, j’aurais pu alerter les secours"
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