Pour compenser la suppression de la taxe d'habitation et surtout faire face à l'inflation et à la hausse des dépenses obligatoires, de nombreuses communes ont fait le choix d'augmenter les impôts. C'est le cas de Thiers, dans le Puy-de-Dôme, où la part communale de la taxe foncière augmente de 18%. La mesure fait réagir certains habitants, qui lancent une action en justice contre cette décision du conseil municipal.
Institutrice à la retraite, Colette a acheté il y a trois ans une maison à Thiers, dans le Puy-de-Dôme. Elle vient de prendre la décision de la revendre, à contrecœur. Colette Henry, retraitée de l'Education nationale, indique : « J’ai une petite retraite. Là, je pense que je vais vraiment être en difficulté avec cette augmentation des impôts. Cela va me faire environ 600 euros d’impôts en plus par an, ce qui est énorme ».
Une hausse de 18% de la part communale de la taxe foncière
Des Thiernois se sont unis et se tournent vers la justice pour tenter de faire annuler le vote du conseil municipal. Ils contestent une hausse de la part communale de la taxe foncière de 18%, décidée selon eux "sans concertation". Romain Maurin, propriétaire à Thiers, explique : « Des choix peuvent être faits, pour lisser un certain nombre d’investissements dans le temps, pour choisir des options un peu moins luxueuses sur des projets, pour écouter des bonnes idées des habitants. On peut trouver d’autres moyens. Beaucoup de solutions peuvent être prises, mais pour cela, il faut vouloir en débattre ».
Des investissements publics qui ont un coût
La municipalité explique qu'après les dettes laissées par l'équipe précédente, elle doit faire face à l'inflation, à la hausse de son budget de fonctionnement. Elle assume ses investissements pour les équipements publics. Stéphane Rodier, maire (DVG) de Thiers, souligne : « Sur une ville telle que la nôtre, on a 8 groupes scolaires. Il y en a 2 dont les toits sont passés à travers. La question qui se pose est la suivante : est-ce qu’on augmente les impôts ou est-ce qu’on accepte que les enfants de Thiers acceptent qu’une partie du toit soit sur leurs genoux ? La majorité municipale a répondu très naturellement qu’il fallait augmenter les impôts ». La mairie a investi 7 millions d'euros pour la rénovation du groupe scolaire Georges-Sand, près de 6 millions pour l'aménagement de l'ancien Défi Mode. Il s’agit de projets coûteux, mais censés enrayer le déclin de l'ancienne cité coutelière.
Propos recueillis par Julien Teiller / France 3 Auvergne