L'augmentation de la Cotisation foncière des entreprises (CFE) ne passe pas pour les entrepreneurs de la communauté d'agglomérations Gaillac-Graulhet, qui prennent les élus à partie. Une pression qui déteint désormais sur les élus dont certains se sont invectivés lors d'une réunion au siège de la collectivité.
L'augmentation de la Cotisation foncière des entreprises (CFE) ne passe toujours pas pour les entrepreneurs de la communauté d'agglomérations Gaillac-Grauhlet.
Commerçants, artisans, transporteurs avaient décidé de mettre la pression sur les élus de l'agglomération, dont certains étaient réunis, mercredi 4 décembre 2024 au siège de l'agglomération à Técou. Ces derniers avaient allumé des palettes et préparé des barbecues devant les locaux et menaçaient de "tout casser". Un appel avait été lancé via les réseaux sociaux et une boucle Whatsapp qui rassemblerait plus de 800 artisans et commerçants.
Pour certains entrepreneurs, l'augmentation de la CFE s'élève à 330%, dont ils doivent s'acquitter au plus tard le 15 décembre prochain.
Les élus admettent une erreur. Les artisans commerçants réclament l'annulation de l'augmentation. Une pétition lancée sur internet a déjà recueilli plus de 1 000 signatures.
Tension et démission
Dans ce contexte tendu, à l'intérieur de la salle, des mots "durs" finissent par être échangés entre le président de l'agglomération Paul Salvador et le maire de Grauhlet, Blaise Aznar, qui se seraient même pris par le col.
"On a échangé des mots forts oui, mais pas des gestes", réfute, ce dernier auprès de France 3 Occitanie, qui concède toutefois que les deux hommes se sont réciproquement traités de menteurs. "Le sujet, ce n'est pas ça, le sujet c'est comment on préserve notre tissu économique pour pouvoir continuer à conserver dans un premier temps, mais surtout à développer l'ensemble du territoire", veut recentrer l'édile, qui revient sur cet épisose sur son compte Facebook :
La tension a été telle que Maryline Lherm en charge de la commission économie à l'agglomération, présente à cet atelier, a démissionné de ses fonctions de vice-présidente. Contacté, Paul Salvador, n'a pas encore répondu à notre sollicitation.
Après avoir admis ne pas avoir prêté attention à l'impact de l'augmentation de la CFE pour les commerçants de leur territoire, comment les élus de l'agglomération vont-ils se sortir d'un tel bourbier ?
Le maire de Grauhlet espère que des solutions techniques vont être trouvées pour permettre le lissage du paiement de la CFE en plusieurs fois, d'ici la prochaine réunion plénière du conseil communautaire mi-décembre.
"On aurait accepté une évolution progressive, mais pas comme ça", lâche un artisan au cours d'une autre réunion. Une quarantaine d'entre eux s'étaient invités hier soir dans la mairie de Michel Bonnet à Cahuzac-sur-Vere à qui ils avaient réclamé un rendez-vous après avoir appris qu'il avait voté le texte en tant que vice-président de l'agglomération.
Moratoire et menaces de mort
Michel Bonnet, entouré de son premier adjoint et de la maire de Fayssac, les a assurés de son désaccord sur le dossier. Les échanges ont été vifs mais pas violents, même si le ton est monté parfois. Certains entrepreneurs menacent de délocaliser leur boîte aux lettres fiscale dans une autre agglomération pour échapper à cette taxe locale.
Le maire de Cahuzac-sur-Vere annonce qu'il veut réclamer, avec d'autres élus, un moratoire sur le prélèvement de la CFE. "Et aussi qu'à chaque prochaine grande décision à voter, celle-ci soit votée à bulletin secret", nous confirme l'édile ce jeudi 5 décembre 2024.
Au cours de cette rencontre, les élus se sont montrés solidaires des commerçants et ont mis en cause l'agglomération et son président. Certains commerçants ont même réclamé la tête de Paul Salvador, toujours mis en examen pour corruption, prise illégale d'intérêts et favoritisme dans l'attribution de certains terrains publics. La colère est telle que des menaces de mort ont été proférées à son encontre.
C'est le toujours le président le chef d'orchestre, je peux comprendre cette colère. Hier, elle est descendue sur nous en tant que vice-présidents de l'agglomération
Michel Bonnet, vice président de l'agglomération Gaillac-Grauhlet, maire de Cahuzac-sur-Vere
Toujours hier soir, les entrepreneurs ont demandé des engagements des élus sur papier et qu’ils démissionnent s’ils n’obtiennent pas de résultats. Et ont averti qu'ils seraient présents lors du prochain conseil communautaire pour l'instant fixé le 14 décembre prochain.