Un père devant les assises du Puy-de-Dôme pour avoir étouffé son fils

Un père est jugé à partir de mercredi 13 janvier devant la cour d'assises du Puy-de-Dôme pour avoir tué son fils de trois ans. Il avait étouffé celui dont il ne supportait plus d'être séparé.

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La cour d'assises du Puy-de-Dôme va à partir du mercredi 12 janvier se pencher sur une douloureuse affaire : celle d'un père qui a étouffé son fils de trois ans parce qu'il ne supportait de vivre séparé de lui. 

Le 15 février 2014, le petit Yanis était retrouvé mort dans le pavillon de Stéphane Vernier, 41 ans aujourd'hui, à Longues, près de Vic-le-Comte, dans le Puy-de-Dôme. Les parents s'étant séparés avant la naissance de l'enfant, le père en avait la garde une fois par semaine.
Ce jour-là, la mère de Yanis est venue le récupérer et attend depuis de longues minutes devant le portail du pavillon, sous les instances de son ex-compagnon, quand soudain elle aperçoit celui-ci enfourcher un vélo et prendre la fuite. Paniquée, elle se précipite alors à l'intérieur de la maison et y découvre le corps inanimé du garçonnet dans son lit.

Le père, qui travaille à la plonge dans un restaurant, est interpellé trois jours plus tard dans une voiture volée lors d'un contrôle routier de gendarmerie à Villard-Bonnot dans l'Isère. "Une période d'errance totale au cours de laquelle il vécut dans une caravane et ne trouva pas la force de se suicider", précise son avocat, Me Jean-François Canis.


FRAGILE ET DEPRESSIF

En garde à vue, le quadragénaire reconnaît les faits. Il dit avoir tué son fils "en le serrant très fort", jusqu'à le comprimer, tout en lui coupant les voies
respiratoires. L'autopsie n'a par ailleurs révélé aucune trace de violence sur l'enfant.
Considéré comme un père "attentionné" et "gentil", l'homme était toutefois "fragile" et "gravement dépressif", selon M. Canis, qui explique "Il était seul au monde. Il explique que sa vie n'avait pas de sens sans Yanis, qu'il ne supportait plus d'être séparé de lui. C'était à ses yeux un geste d'amour". 
"Je voulais le garder pour moi", avait-t-il répété aux enquêteurs, selon le quotidien régional La Montagne. Stéphane Vernier a tenté de se suicider après avoir mis fin aux jours de son fils, en s'enfonçant à trois reprises une lame de couteau dans le corps, sans succès.


VERDICT VENDREDI

"L'enfant était devenu pour lui une sorte d'idole car il n'avait plus rien d'autre", renchérit l'avocat de la mère, Me Daniel Elbaz. "C'était un geste égoïste de sa part. Il savait très bien ce que son geste engendrerait. Il a volé une mère de son enfant, d'une partie d'elle-même."
Le verdict est attendu vendredi. L'accusé risque la perpétuité, d'autant qu'il a déjà commis l'irréparable.  Devant cette même cour d'assises en 2002, il avait été condamné à six ans de prison, pour avoir en juin 2001, sous l'emprise de l'alcool,  frappé à mort un homme lors d'un bal à Pont-du-Château (Puy-de-Dôme).
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