Assassinat de Jean Livrelli : le parquet de Marseille demande le renvoi de cinq personnes devant les assises des Bouches-du-Rhône

À l'issue de l'enquête ouverte après l'assassinat de Jean Livrelli en août 2018 à Bastelica, la vice-procureure de la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille a requis le renvoi de cinq hommes devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône. L'un d'eux est poursuivi pour "assassinat", un autre pour "complicité d'assassinat" et les trois autres pour "association de malfaiteurs". Le tout en bande organisée.

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"Il convient de constater que les investigations ont permis de confirmer que l’assassinat de Jean Livrelli  constituait une erreur de cible et s’inscrivait dans un lourd contentieux opposant notamment Alain Lucchini est ses alliés du Petit Bar à Guy Orsoni, lequel était allié dans cette guerre avec Antò Moretti , ainsi qu’avec le clan Mattei", écrit la vice-procureure de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille, Isabelle Candau.

Dans son réquisitoire que France 3 Corse a pu consulter, la magistrate demande le renvoi de cinq hommes devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône :

Considéré comme le commanditaire, Guy Orsoni pourrait comparaître pour "complicité d'assassinat" ; Antò Moretti pour "assassinat" ; Olivier Demonte, Christophe Scipilliti et Marc-Antoine Mattei pour "association de malfaiteurs". Le tout en bande organisée.

Le 23 août 2018, vers 6 heures 30, Jean Livrelli, un paisible retraité de Bastelica circule à bord de son pick-up Nissan Navarra noir sur la route de montagne du Val d’Ese. Il se rend à une battue au sanglier. Sa voiture est alors prise sous le feu de plusieurs tireurs au niveau d’un long tournant en épingle. 

Dès les premières constatations, il était acquis la certitude que la mort du retraité faisait suite à une méprise. Une tragique erreur liée au fait qu'il possédait le même modèle de véhicule qu’Alain Lucchini,  habitant de Bastelica et cible réelle du commando.

Entendu quelques heures après les faits, ce dernier confirmait l’hypothèse d’une méprise.

L’assassinat de Jean Livrelli s’inscrit dans une lutte de clans, dont l’un des objectifs est la mainmise sur des activités économiques jugées lucratives en Corse-du-Sud

Vice-procureure de la Jirs de Marseille

Quelques pistes étaient envisagées, mais une seule était privilégiée par l’accusation : un règlement de compte lié au contrôle de la chambre de Commerce d’Ajaccio où Alain Lucchini se serait "positionné", selon les réquisitions.

"En effet, explique la magistrate de la Jirs, l’assassinat de Jean Livrelli s’inscrit dans une lutte de clans, dont l’un des objectifs est la mainmise sur des activités économiques jugées lucratives en Corse-du-Sud et la mainmise sur la Chambre de Commerce d’Ajaccio." Et d'ajouter que cet "établissement suscite depuis des décennies d’importants appétits sur lequel l’ombre d’Alain Lucchini pèse. L’ensemble des versements de pièces ont démontré le souhait ancien de Guy Orsoni d’en récupérer le contrôle", écrit la vice-procureure.   

Lors de l’enquête, Alain Lucchini ne contestait pas "jouer un certain rôle" à la CCI, "un rôle tourné vers l’intérêt général", affirme-t-il. L’ancien patron de discothèque et propriétaire d’un hôtel à Ajaccio réfutait également toute appartenance au banditisme.        

Repérages et géolocalisation

Selon l'accusation, à ce mobile s'ajouterait "la mise en exergue d’une importante logistique criminelle".

À partir de filatures, de surveillances physiques et des systèmes de géolocalisation, l’enquête aurait révélé la mise à disposition du domicile d’un des mis en cause ayant servi de lieu de "réunions conspiratives" ainsi que de lieu de stockage de véhicules volés.

Lors des semaines précédant l’assassinat de Jean Livrelli, plusieurs repérages auraient été effectués. "Le commando "sur-armé" a été positionné à divers points stratégiques du passage du véhicule de Jean Livrelli [...] et sur les lieux où devaient être incendiés les véhicules et les armes impliqués dans les faits", résume le réquisitoire.

Mon client possède un alibi.

Me Martin Reynaud

Avocat de Guy Orsoni

Guy Orsoni, qui pourrait être renvoyé devant la cour d’assises pour "complicité d’assassinat", a toujours contesté les faits qui lui sont reprochés. Il se trouvait à Calvi le jour des faits. "Mon client possède un alibi et n’a rien à voir avec ces faits", a toujours affirmé son avocat, Me Martin Reynaud.

"Si l’on accepte l’hypothèse selon laquelle Guy Orsoni était éloigné du lieu du crime, cela n’exclut pas sa participation en tant que donneur d’ordre, avance le parquet. Il a, au principal, un intérêt à agir au regard d’un conflit qui l’oppose à Alain Lucchini et ses alliés du Petit Bar".  

Concernant Antò Moretti, poursuivi pour assassinat, la procureure de la Jirs considère qu’il se trouvait sur les lieux du crime au moment des faits. Antò Moretti a toujours nié une quelconque implication dans cet assassinat. Idem pour Olivier Demonte, Christophe Scipilliti et Marc-Antoine Mattei, concernés par des faits "d'association de malfaiteurs".

Ces cinq personnes ont toutes été remises en liberté dans le cadre de cette procédure. Actuellement, elles font l'objet d'un contrôle judiciaire.

À présent, le juge d’instruction devrait clôturer le dossier et en informer les parties civiles ainsi que la défense qui pourraient formuler des observations. Le magistrat devrait ensuite rendre une ordonnance de mise en accusation devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône.

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