Depuis septembre 2014, un nouveau dispositif d'apprentissage est expérimenté en Auvergne. Ainsi 4 apprentis ont été recrutés pour suivre une formation adaptée aux besoins de l'usine Sanofi de Vertolaye (Puy-de-Dôme). Cela doit permettre à l'industriel d'assurer la relève sur des métiers en tension.
A l'heure où le chef de l'Etat veut relancer l'apprentissage, un dispositif expérimental est actuellement mené en Auvergne. A la rentrée 2014, quatre jeunes apprentis ont été recrutés pour suivre une formation adaptée aux besoins d'une entreprise, à savoir Sanofi. L'objectif pour l'industriel est d'assurer la relève dans le bassin d'Ambert, sur des métiers en tension. Ce dispositif de formation novateur s'appuie sur les plateaux techniques de plusieurs lycées en Auvergne.
Des billes de savon au produit fini, Alex Ducros a une mission : fabriquer 224 savonnettes parfumées à la mûre en respectant un cahier des charges bien précis : poids, dimension, cadences... Il s'agir d'être efficace sur toute la ligne. Après une Seconde générale, le jeune homme a choisi de passer un Bac Pro pilote de ligne de production. "J'avais pas trop le niveau du général... du coup, il fallait vraiment que je trouve une voie qui m'intéresse, et ça m'ouvrait la voie de l'industrie", explique le jeune homme.
Pilote de ligne de production, une formation aux nombreux débouchés
La voie de l'industrie est presque toute tracée pour Alex et trois autres jeunes, qui ont intégré une formation spécifique portée par le lycée professionnel de Saint-Eloy-les-Mines, dans le Puy-de-Dôme. C'est le seul établissement public en Auvergne à proposer ce Bac Pro en cursus initial ou en alternance. "On a la chance d'avoir une formation avec beaucoup de débouchés, on a énormément d'entreprises qui sont demandeuses en pilotes de ligne de production", se réjouit Eric Dief, enseignant coordinateur du lycée professionnel Desaix à Saint-Eloy-les-Mines.Ces quatre apprentis, tous issus du bassin d'Ambert (Puy-de-Dôme) suivent un programme sur mesure, conçu en lien étroit avec l'industriel qui les a recrutés. Un programme qui comporte aussi des modules en chimie et traitement de l'eau aux lycées de Montluçon (Allier) et de Mauriac (Cantal), des temps en entreprise, et un enseignement général au GRETA d'Ambert. "Le premier impératif c'est qu'il n'y ait jamais de rupture entre l'entreprise et l'école", précise Ludovic Mitton, proviseur du lycée professionnel Desaix. La formation dure 3 ans, les élèves sont itinérants.
Sanofi finance l'intégralité de la formation
Leur employeur est l'usine Sanofi de Vertolaye, dans le Livradois-Forez. 850 personnes y travaillent. L'entreprise, classée Seveso 2, seuil haut, fabrique des principes actifs pour l'industrie pharmaceutique. A l'atelier, Quentin Canevet s'affaire avec son tuteur à concentrer une solution dans un réacteur. Connaissance des appareils, des phénomènes chimiques, respect des procédures... l'apprentissage demande du temps. "Il faut être très rigoureux", reconnaît Quentin.Cette formation, qui coûte 56.000 euros par an, est financée par l'entreprise. Un investissement pour l'avenir... En recrutant ces jeunes sur son bassin d'emploi, Sanofi espère ancrer des compétences dans le territoire et répondre à la problématique du renouvellement des générations. "On a besoin pour vivre et se développer d'avoir des compétences vraiment formées à nos métiers, pour qu'on soit opérationnel, le plus productif et perfomant possible", justifie Ivan Dupraz, directeur des Ressources Humaines Sanofi.
Pendant leur formation, ces apprentis perçoivent un salaire de 900 et 1000 euros par mois. Si tout va bien, une fois leur diplôme en poche, ces jeunes se verront proposer un poste dans l'entreprise. L'expérience pourrait être élargie chez Sanofi, mais aussi faire des émules parmi d'autres industriels en Auvergne.