Et si vous partiez à la découverte d’un jardin de moyenne montagne ? À Saint-Bonnet-près-Orcival, dans le Parc naturel régional des Volcans d’Auvergne, Thierry et Régine nous ouvrent les portes de leur jardin extraordinaire. Un lieu fait de légumes oubliés où l'on cultive l'amour de la terre.
À 800 m d’altitude, dans le Puy-de-Dôme, se trouve le village de Saint-Bonnet-près-Orcival. C’est là que Thierry et Régine cultivent un magnifique jardin de moyenne montagne. La serre est l’un des meilleurs outils pour jardiner à cette altitude. Thierry Dalbavie explique : “La tomate est originaire d’Amérique du Sud, avec un climat chaud et humide. Si on veut faire des tomates ici, il faut une serre. On peut en faire en extérieur mais elles arriveront forcément plus tard. La serre est pratique car elle garde la chaleur en journée et pendant la nuit. Chaque année, on sélectionne les meilleures variétés de tomates. La tomate kaki coing est extraordinaire. Elle a une couleur de kaki, elle est très régulière et elle ne prend pas la maladie. On finit par adapter des variétés car chaque année, on fait nos propres graines”.
Des graines récupérées
Dans une deuxième serre, Régine Magnat prépare des graines : “Il s’agit d’une serre à semis. Je suis en phase de récupération de graines. Cela fait 10 ans que l’on récupère les graines de tomates. Maintenant, on récupère des graines de persil, de carottes, de choux. Les graines sont très chères. En récupérant les graines, on a l’assurance d’avoir des graines adaptées à son terroir. Enfin, on conserve aussi la biodiversité de légumes. Il y a 100 ans, il y avait une centaine de variétés de choux. Maintenant, il n’en reste plus que 28 sur le marché”.
Des légumes oubliés
Thierry Dalbavie cultive aussi des choux : “Ici on a le choux quintal d’Auvergne, qui est d’un vert plus pâle que le chou de Brunswick. Par l’intermédiaire du Centre de ressources de botanique appliquée de Lyon, on a retrouvé des graines à l’institut Vavilov à Saint-Pétersbourg. Il était réputé par sa taille, son poids. Il était utilisé pour la lactofermentation, pour la choucroute”.
Autre légume un peu oublié : la rave. Thierry explique : “Je cultive des raves à collet vert. Ce légume vient des hautes Combrailles et notamment de Puy-Saint-Gulmier. Cette rave était implantée dans une région agricole assez pauvre, sur des terrains secs et granitiques. La rave n’est pas un légume très exigeant et elle s’exprime très bien. On l’a cultivée sur plusieurs terrains. C'est un légume a priori rustique et résistant aux ravageurs. On a voulu en produire pour diffuser sa graine à l’occasion des trocs de graines que l’on fait chaque année. L’idée est de sauver un légume ancien”.
Un pommier venu de Creuse
Des fruits poussent aussi dans ce jardin. Thierry cultive des pommiers creusois : “On a récupéré cette variété de pommes dans la Creuse. Elle s’appelle la belle fille de la Creuse. C’est un pommier très intéressant car il fleurit très tard, bien 15 jours à 3 semaines après les saints de glace. Avec cette variété on est à l’abri des coups de gel qui arrivent quand les pommiers sont en fleurs”.
Ces fruits et légumes oubliés sont adaptés au climat de moyenne montagne. Thierry et Régine en donnent, lors de trocs de plantes ou de manifestations qui ont lieu au printemps.