Depuis le 8 septembre, ils traversent, perchés dans les airs, sur une sangle élastique de 1 370 mètres, au-dessus du Mont-Dore dans le Puy-de-Dôme. A l'occasion du Tour de France, les membres de l'association Free Dôme Line ont pris leurs quartiers à 200 mètres d'altitude.
Au-dessus du Mont-Dore dans le Puy-de-Dôme, les membres de l’association Free Dôme Line parcourent de bout en bout 1 370 mètres, sur un fil, ou plutôt sur une slack. Il s’agit de slackline, une pratique proche du funambulisme à ceci près qu’en lieu et place d’une corde, les athlètes se déplacent sur une sangle élastique. Depuis le 8 septembre, ces équilibristes se préparent pour une traversée difficile : « Je suis déjà allée dessus hier, j’ai déjà fait de longues lignes mais ça reste impressionnant. Je suis excitée, c’est un monstre, c'est hyper long. Je veux juste m'amuser, je vais marcher, rentrer dans un état de transe, et puis je vais arriver de l’autre côté et il y aura tous les copains », se réjouit Louise Lenoble, athlète de la « highline », la pratique de slackline à plusieurs centaines de mètres de hauteur.
Une traversée à 200 mètres du sol
Après s’être assurée, Louise s'en va sur la ligne, perchée entre les nuages et les sapins. Dans cette traversée, le travail commence : « C'est quand même une activité qui nous amène à nous relâcher, particulièrement en hauteur parce qu’il faut qu’on soit détendu. Tendu et détendu à la fois, tendu dans le corps parce qu’il faut qu’on puisse pratiquer correctement, qu’on puisse mettre un pied devant l’autre et avancer de manière équilibrée, mais détendu parce que si on n’est pas relâché au niveau mental, on est toujours en lutte. Sur des longueurs comme ça, ce n’est pas possible de « slicker » en lutte », explique Lucas Giovanni, un autre athlète de la highline. La traversée se fait sur 1370 mètres, à 200 mètres du sol."C’est de la force que l’on trouve sur la ligne, qu’on avait en nous mais qu’on ne savait pas qu'on avait."
La vue est imprenable sur le Mont-Dore. « Moi je viens de la vallée d'à côté, je viens de Perpezat. Pour moi, cette ligne, c’est le paysage de mon enfance et j’ai ressenti plein de choses, j’ai ressenti la joie d’être perché dans mon paysage », raconte Romain Beraud, lui aussi athlète. Ces sensations se méritent et ont nécessité 3 mois de préparation : « Ça demande beaucoup de travail, on était une équipe d’une vingtaine de personnes pour l’installation le dimanche et cela nous a pris environ 15 heures, donc ça demande quand même un très gros travail pour installer ça », affirme Pierre Martin, co-organisateur et responsable de l'association Free Dôme Line. Une heure après son départ, Louise arrive de l'autre côté : « Tous les pas c'est un challenge mental, il ne faut pas perdre sa concentration et c’est quelque chose que l’on peut replacer dans la vie réelle. C’est de la force que l’on trouve sur la ligne, qu’on avait en nous mais qu’on ne savait pas qu'on avait ». Une force qu'ils transmettront vendredi au passage des cyclistes du Tour de France.