Dimanche 31 janvier, à 14 heures, l’US Mozac, près de Riom dans le Puy-de-Dôme, club de régional 3 affronte Villefranche-sur-Saône, club de national pour le 6eme tour de la Coupe de France. Pour s’adapter au couvre-feu, les Auvergnats se sont entraînés cette semaine dès 6 heures du matin.
Il est 6 heures du matin à Mozac, près de Riom dans le Puy-de-Dôme. L’échauffement peut commencer sur la pelouse gelée du stade municipal. Alexis Marques, milieu de terrain de l’US Mozac, affirme : « On n’a pas trop le choix. Ca caille. J’aurais préféré rester chez moi mais bon… ». Le groupe est presque au complet pour débuter l’entraînement dans l’obscurité : 23 joueurs sont présents. Il n’y a qu'un retardataire mais il a une excuse. Ken Jaussi, attaquant de l’US Mozac, souligne : « Je fais des livraisons de nuit pour La Montagne en complément de mes études. Cela fait que parfois c’est un peu ric-rac pour arriver à l’heure ».
Des sacrifices
Les joueurs amateurs sont prêts à tous les sacrifices pour assouvir leur passion, comme le gardien de but Jérémie Savinien présent après une nuit de travail pour la Société des eaux de Volvic. Il déclare : « J’arrive du boulot. J’ai fait 21 heures -5 heures. Maintenant on est là pour préparer le match au mieux ». C'est l’entraîneur adjoint Pierre Henry Dias qui s’occupe du réveil musculaire. Depuis le mois de décembre, comme tous les clubs amateurs, les Mozacois ont été privés d’entraînement. Ce n’est pas le cas de leur adversaire en Coupe de France, Villefranche, un club de national au statut professionnel qui n’a jamais cessé de jouer. « Déjà en temps normal c’était assez compliqué. Là contre une équipe de national qui s’est toujours entraînée et qui est toujours en championnat, l’écart est encore un peu plus grand » confie Julien Garcia, entraineur de l’US Mozac.
Ils peuvent nous mépriser tant qu’ils veulent, la passion sera toujours là
La Coupe de France est faussée par la crise sanitaire et les choix de la Fédération française de football mais cela décuple la motivation des amateurs. Pierre Henry Dias, entraîneur adjoint de l’US Mozac, indique : « On a vraiment l’impression d’être un peu méprisés, même beaucoup. Mais on est là pour la passion. Quand on est là à 6 heures du matin dans la gadoue à patauger c’est qu’on aime ça. Ils peuvent nous mépriser tant qu’ils veulent, la passion sera toujours là ».
Commencer la journée de travail
A 7h15 certains joueurs de l’effectif doivent abréger l’entraînement pour rejoindre leur lieu de travail. Sylvain Penot, de l’US Mozac, ajoute : « Si on est venus à 6 heures c’est qu’on a l’ambition de faire quelque chose. Maintenant on va aller faire notre journée de boulot et on reviendra vendredi matin pour rebosser avant d’attaquer le match ». A quelques kilomètres de Mozac le milieu de terrain Alexis Marques, maçon de profession, a déjà rejoint son chantier. Pour lui, la journée ne fait que commencer. Il déclare : « On fait une heure et quart d’entraînement à 6 heures avant de travailler. Maintenant c’est boulot jusqu’à 18 heures. On n’a pas le temps de se faire masser ». Avec une ultime séance de coups francs sur la pelouse, il est 8 heures à Mozac : le jour se lève et l’entraînement est terminé. Le match du 6e tour de la Coupe de France aura lieu dimanche 31 janvier à 14 heures.