Initialement prévue pour janvier 2022, la mise en application de la réforme des retraites agricoles, qui passeront de 75 à 85% du SMIC est avancée à novembre 2021. Le premier ministre Jean Castex, en visite dans le Puy-de-Dôme, l’a annoncé ce vendredi 23 avril.
En déplacement dans le Puy-de-Dôme, le premier ministre Jean Castex, accompagné du ministre de l’agriculture Julien Denormandie, a rendu visite à un agriculteur à la retraite du département ce vendredi 23 avril. C’est là qu’il a annoncé l’avancement de la mise en application de la réforme des retraites agricoles, un projet porté par le député de la 5ème circonscription du Puy-de-Dôme André Chassaigne (PCF). Initialement prévu pour janvier 2022, le passage des pensions de retraite des agriculteurs de 75 à 85% du SMIC se fera finalement au 1er novembre 2021.
En visite avec le Premier Ministre @JeanCASTEX et @J_Denormandie dans le Puy-de-Dôme pour parler des retraites agricoles.
— Laurent Pietraszewski (@pietraszewski_l) April 23, 2021
Nos agriculteurs travaillent dur pour nourrir l'ensemble du pays. Ils doivent, au moment de prendre leur retraite, être récompensés de leurs efforts. pic.twitter.com/1eKpGqXZgu
« Cette loi devait entrer en vigueur en janvier 2022. Elle entrera en vigueur 1er novembre 2021. Pour 227 000 chefs d’exploitations agricoles, cela représentera en moyenne 100 euros de plus par mois », a déclaré Jean Castex à l’issue de sa visite. Il a salué une avancée « attendue et nécessaire ». La question avait été abordée lors de la visite de l’exploitation de Jean-Paul, le retraité agricole qui accueillait la visite : « Il faut cotiser pour une retraite complémentaire mais avec quoi ? Les revenus c’est un SMIC et demi, pour les petites exploitations, un demi SMIC. Il y de la détresse et dans quelques cas, trop nombreux, on sait comment ça se termine ».
"Nous devons tout faire pour rendre ce métier attractif et cela passe aussi par des retraites garanties à un niveau décent."
Il a ensuite évoqué d’autres problématiques auxquelles fait face le monde agricole : « L’agriculture fait face à des crises de natures diverses et le gouvernement n’entend en aucun cas la laisser tomber », a déclaré le premier ministre. « Nos agriculteurs doivent savoir qu’ils peuvent compter sur la politique agricole commune. Nous avons, je le rappelle, maintenu les enveloppes de la PAC pour les années à venir. Nous devons tout faire pour rendre ce métier attractif et cela passe aussi par des retraites garanties à un niveau décent », a conclu Jean Castex. Lors de sa visite, Jean Paul a évoqué avec lui mais également avec Julien Denormandie divers enjeux. Sur son exploitation, reprise par son épouse, il constate un déficit de 90mm en eau depuis le 1er janvier. Le ministre de l’agriculture lui a répondu que 14 projets concernant l’eau et l’irrigation étaient prévus. Concernant les coûts de production, le premier ministre reconnait : « On n’est pas allés au bout de l’exercice. On va remettre le chantier sur l’élevage. »
Une discussion avec les acteurs agricoles
La visite se poursuit avec une discussion réunissant des acteurs syndicaux du monde agricole. Les thèmes abordés seront la mise en œuvre de la PAC (Politique Agricole Commune), la loi Egalim, la prise en compte des coûts de production, mais aussi la question de l’irrigation : « Le ministre de l’agriculture devrait lancer sous peu une action sur l’usage de l’eau dans le domaine agricole, un sujet très prégnant localement », a déclaré André Chassaigne. Il prévoit la semaine prochaine de déposer une nouvelle proposition pour étendre cette augmentation aux conjoints d’exploitants et aux aides familiaux. Cette proposition sera discutée le 17 juin. Actuellement, un retraité agricole touche environ 800 euros par mois. « Leurs conjoints par exemple sont aux alentours de 500, 600 euros. C’est très bas », dénonce le député.