Cette année de nombreux agriculteurs ont démarré leur moisson au début du mois de juillet. Un danger pour les Busards cendré dont les nichées se trouvent à même les champs. La LPO appelle à la vigilance les agriculteurs. L'association a déjà sauvé près de 70 nichées depuis le début de l'été.
Sans action de conservation menée par l’Homme, le Busard cendré pourrait disparaitre d’ici 15 ans. Ce constat est dressé par un rapport du CNRS. Et ce n'est certainement pas le réchauffement climatique qui pourrait arranger les choses. Au contraire, il pourrait indirectement accélerer la disparition de l'espèce. Pour rappel, le Busard cendré est un oiseau de petite taille vivant en Europe. Cet oiseau a la particularité d'établir son nid à même le sol, notamment dans des champs. L'Auvergne compte la deuxième plus importante population de Busard cendré. L'animal, est classé vulnérable. Et pour cause, l'oiseau pourrait disparaître en l'absence d'actions de sauvegarde. Cette année, la sécheresse a obligé de nombreux agriculteurs à avancer la date de leur moisson.
Nombre d'entre eux ont commencé leur récolte début juillet. Une situation problématique, pour le Busard cendré. « Les oiseaux eux ne changent pas leur date de migration. C’est des oiseaux qui passent leur hiver en Afrique subsaharienne, et qui reviennent en France fin avril. Et ils ont deux mois et demi pour mener à bien leur nichée » avance Clément Rollant de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) en Auvergne. « On se retrouve aujourd’hui avec des poussins dans les nids qui ne savent pas encore s’envoler, alors que les moissons ont lieu » ajoute t’il. Sur sa page Facebook, l'association rappelle qu'en Limagne (Allier et Puy-de-Dôme), ce sont près de 90% des nids suivis qui ont dû être protégés.
C’est pour cette raison que l’association appelle à la vigilance, les agriculteurs. Cette année, près de 70 nichées ont été sauvées en Auvergne grâce à l'intervention de la LPO. D’importants moyens sont mis en œuvre afin de détecter des nids, souvent cachés, au milieu des champs, comme l’utilisation d’un drone par exemple. Des repérages sont effectués depuis le mois de mai. Une fois repérés, l’association prévient l’exploitant de la présence d’un ou de plusieurs nids sur ses terres : « 95% des nichées que l’on a reperé ont besoin de protection à savoir un petit carré grillagé de 1mètre pour que les moissons aient lieu, et que les oiseaux soient en sécurité » témoigne Clément Rollant. Par ailleurs, le Busard cendré est souvent apprécié des agriculteurs. En effet, le rapace se nourrit entre autres de lézards et autres insectes pouvant être nuisibles aux récoltes.
Pour signaler la présence de nid de Busard cendré à la LPO, une ligne spéciale a été crée : 07.76.06.72.40