Au 1er janvier 2016, la généralisation du 30 km/h pour 80 % des rues de Grenoble, contre 25 % aujourd'hui, fait grincer des dents. Le collectif "40 millions d'automobilistes" explique ses doutes sur cette réforme de la circulation.
Les projets verts de la mairie EELV de Grenoble sont radicaux. Et ne ravissent pas les associations d'automobilistes. A la demande de l'automobile club dauphinois, le collectif "40 millions d'automobilistes" s'est rendu à Grenoble les 8 et 9 décembre pour sonder la population et exprimer son désaccord.
"Le club dauphinois nous a appelé à la rescousse, explique Pierre Chasseray, délégué général de l'association, signalant que la population est contre." Pour eux, il faut davantage de concertations avec les usagers. Mais d'ici le 1er janvier, date de la généralisation de la zone 30, la marge de manœuvre est réduite. A partir de cette date, 80% des rues de Grenoble seront limitées à 30km/h contre 25 % aujourd'hui.
Reportage de Jean-Christophe Pain et Maxime Quemener
Limiter les accidents en roulant plus doucement
Le but : faciliter les déplacements à pied et en vélo, limiter le nombre d'accidents. Dans son dossier de presse, la métropole grenobloise souligne qu'à 30km/h, le risque de décès lors d'un choc est divisé par neuf par rapport à un choc à 50km/h. Et surtout, réduire la pollution.A l'AFP, Yann Mongabru, vice-président de la métropole en charge des déplacements estime que "cela va modifier les comportements: quand on roule à 50km/h, on a des accélérations, des décélérations et des chocs beaucoup plus brutaux." Pierre Chasseray rétorque, lui, que rouler à 30km/h pollue davantage.
"Il s'agit aussi de dire que nos voies sont partagées entre tous les usagers, y compris les piétons", ajoute Yann Mongabru. Et les cyclistes, avec la mise en place courant 2016 d'une autoroute à vélos nord/sud et est/ouest.
Deux journées de recueil de doléances
Pendant ces deux jours de visite à Grenoble, "40 millions d'automobilistes" a rencontré des syndicats de taxis, des artisans, la chambre de commerce, "tous opposés à cette réforme punitive", signale Pierre Chasseray. Et a fait du porte-à-porte auprès des commerçants, relevant leurs plaintes.Autre mesure mise en cause : la mise en place de la vignette écologique. Le collectif déplore des "mesures punitives" car "tout le monde ne peut pas se payer une voiture basse consommation" comme les véhicules à hydrogènes. Lors des pics de pollution, les véhicules les plus polluants pourraient être interdits de circuler : "comment aller travailler ?" interroge Pierre Chasseray.
"Nous penchons plutôt pour un modèle écologique fondé sur la recherche et le développement" de véhicules verts, chez le collectif. Il lance donc un sondage en ligne à l'attention des Isérois, ouvert pendant une semaine. Et compte bien mettre les résultats sous les yeux d'Eric Piolle.