Les commerçants de Grenoble ont appris, par des rumeurs, que la commune allait prendre des mesures importantes en faveur des vélos. Ils estiment que cette arrivée de super-pistes cyclables serait préjudiciable pour leurs affaires.
La rupture est consommée entre commerçants grenoblois et municipalité. En ce mois d'octobre, alors que se tiennent les Assises du commerce, qui devaient faciliter les échanges entre la mairie et les acteurs économiques, les principaux représentants des commerces de Grenoble ont annoncé leur retrait des discussions.
La Chambre de Commerce et d'Industrie (CCI) de Grenoble, la Chambre des métiers et de l'artisanat de l'Isère, et l'association des unions commerciales "Label Ville" dressent un constat amer de la situation économique de la ville, qui souffre, selon eux, d'une "dégradation" de son image et d'une "baisse de la fréquentation" de ses commerces. Les représentants du secteur dénoncent également des décisions de la mairie qui auraient été prises sans les consulter, et qui, selon eux, nuiraient aux commerces de la ville.
Les autoroutes à vélo ne passent pas
"Pendant qu'on discutait sur ces Assises du commerce, on apprend, comme tout le monde, que la Ville de Grenoble a décidé de monter ces fameuses autoroutes à vélo, dont la plus importante sur le boulevard central transversal de la ville, avec une piste de bus au milieu", raconte Christian Hoffmann, président des Unions commerciales de Grenoble.Les commerçants opposent ainsi plusieurs préalables à la reprise du dialogue avec la municipalité, dont celui du "renoncement ferme au projet d'autoroutes à vélo et de suppression de toute circulation automobile sur le boulevard Agutte-Sembat, pour que la ville reste accessible au consommateur, notamment par cette voie de transit majeure".
Reportage de Nathalie Rapuc, Franck Ceroni et Pierre Maillard
Sur France Bleu Isère, le chef de file de l'opposition grenobloise (LR), Matthieu Chamussy, s'est joint à la critique des commerçants. "Nous allons organiser la mobilisation de notre côté. (...) Je pense que les commerçants ne vont pas rester sans réagir." D'après lui, l'avenue Jean-Perrot et le cours Berriat seraient également concernés par des projets de circulation tout-vélo. "J'ai les plans, j'ai les cartes", assure le conseiller municipal.
Interrogé par Place Gre'net, l'adjoint aux commerces, à l'artisanat et à la démocratie locale, Pascal Clouaire, récuse ces accusations: "Ce projet d'autoroute à vélo n'est pas du tout à l’ordre du jour et c'est un sujet qui se gère au niveau de la Métropole."