La Suisse peut classer un pays comme "à risque" et imposer une quarantaine de 10 jours à ceux qui en reviennent. Alors la France fera-t-elle partie de cette liste ? Le gouvernement helvète "analyse" encore la situation avant de statuer.
La France ne figure pas sur la liste des pays à risque élevé d'infection au Covid-19 bien qu'elle en remplisse les conditions, a indiqué mercredi la Suisse, où les stades pourront être remplis au deux tiers dès octobre.
"Vous connaissez la situation qui prévoit cette limite de 60 cas pour 100.000 habitants. Et nous savons qu'actuellement la France remplirait les conditions pour figurer sur cette liste", a déclaré aux journalistes le ministre suisse de la Santé, Alain Berset, à l'issue d'une réunion du gouvernement.
"Il n'y a pas d'automatisme"
Au-delà de 60 cas pour 100.000 habitants pendant 14 jours, la Suisse peut classer un pays comme "à risque" et imposer une quarantaine de 10 jours à ceux qui en reviennent. "Mais je dois rappeler ici qu'il n'y a pas d'automatisme dans ces questions-là", a pointé M. Berset. Nous avons abordé ce matin plusieurs scénarios possibles. Aucune décision n'a été prise et je crois pouvoir dire que nous n'allons pas prendre de décision précipitée", a-t-il affirmé.Le ministre a expliqué que le gouvernement avait décidé de "prendre encore le temps d'analyser la situation" en France, "eu égard au fait que nous sommes pour la première fois dans cette discussion avec un pays avec lequel nous avons des frontières terrestres et énormément de contacts et d'échanges".
La Suisse relativement épargnée par le coronavirus
La Suisse, où le Covid a fait 1.726 morts pour une population de quelque 8,5 millions d'habitants, a été relativement épargnée par le coronavirus, malgré sa proximité avec l'Italie, qui fut l'épicentre de l'épidémie en Europe. Le gouvernement n'a jamais instauré de confinement aussi strict que d'autres pays européens mais des restrictions, qui ont été progressivement levées depuis le 27 avril.A compter d'octobre, les rassemblements de plus de 1.000 personnes pourront ainsi à nouveau avoir lieu selon des modalités fixées mercredi par le gouvernement. Ces événements seront autorisés sous réserve que la situation épidémiologique soit favorable et que les organisateurs disposent d'un plan de protection et se conforment à des consignes strictes: il sera obligatoire d'être assis, sauf pour de rares exceptions lors de manifestations en plein air, comme des courses de ski alpin ou de fond ou de vélo et des fêtes de village en extérieur.
Le masque, qui n'est pas obligatoire en Suisse sauf dans les transports publics et dans les magasins et restaurants de certains cantons, le sera lors des matchs des ligues nationales de hockey et de football, où le nombre de spectateurs sera limité. Ainsi, dans les salles fermées comme dans les stades en plein air, seuls deux
tiers au maximum des places pourront être occupées.