Les salariés et les bénévoles du Conservatoire d’espaces naturels (CEN) d’Auvergne effectuent régulièrement un inventaire de la flore dans le Puy-de-Dôme, le Cantal et la Haute-Loire. En 2019, ils ont découvert ou redécouvert 11 espèces sur ce territoire.
Le Conservatoire d’espaces naturels (CEN) d’Auvergne est une association loi 1901 dont la mission est de préserver et restaurer le patrimoine naturel en Auvergne mais aussi de développer l’engagement citoyen. Ses salariés et ses bénévoles effectuent régulièrement des inventaires et suivis de la flore dans le Puy-de-Dôme, le Cantal et en Haute-Loire. Ce travail se fait de pair avec le Conservatoire botanique national du Massif Central, qui est le chef de file qui centralise la connaissance botanique sur son territoire. Sylvain Pouvaret, botaniste et chargé d’études flore et habitat au CEN d’Auvergne, explique : « En 2019, nos salariés et nos bénévoles ont mené 16 000 observations de plantes sur le territoire. Ils ont découvert ou redécouvert 11 nouvelles espèces menacées, dans des secteures ou départements où a piori elles n'étaient pas ou plus conues . C’est une bonne année. Habituellement c’est plutôt une ou deux espèces. Ainsi, par exemple, la Grande douve, qui ressemble à un bouton d’or, a été découverte dans le Puy-de-Dôme, dans le cadre d’un inventaire dans les Combrailles. Il s’agit d’une espèce protégée à l’échelle nationale, qui n’était jusque-là pas connue dans le département du Puy-de-Dôme ».
En 2019, quelques nouvelles découvertes sur la flore d'Auvergne : Lycopode à feuille de genévrier & Samole de Valérand dans le Puy de Dôme, Orge faux seigle & Orchis pâle dans le Cantal, Laîche des renards en Haute-Loire, grâce au travail des bénévoles & salariés du @CENAuvergne pic.twitter.com/eZxpzVEHYM
— CEN Auvergne (@CENAuvergne) February 10, 2020
Plusieurs facteurs pour expliquer les trouvailles
Autre espèce découverte, la Pilulaire à globules, qui ressemble à une fougère primitive. Protégée à l’échelle nationale, elle a été découverte dans une mare creusée par des bénévoles : cela prouve que des actions de gestion favorisent le retour d’espèces rares. Dans le Cantal, c'est une troisième station de l'Orchis pâle qui a été découverte. Cette espèce très rare, uniquement présente dans ce département pour l'Auvergne, se trouve habituellement en milieu montagnard dans les Alpes.
Environ 21% de la flore d'Auvergne est menacée
Sylvain Pouvaret affirme : « Il y a certaines choses qui nous font plaisir. Et puis quand on est naturaliste, on se rend compte qu’on n’a pas besoin d’être Darwin aux Galapagos pour faire des découvertes en terrains vierges. Le sentiment d’être le premier à faire une découverte est intéressant ». A contrario, sur les 4368 plantes indigènes et exogènes en Auvergne, on estime que 21% de cette flore est aujourd’hui menacée, soit 401 espèces.En 2019, les salariés et les bénévoles du CEN d’Auvergne ont recensé 90 espèces à enjeu. "A enjeu" signifie qu’elles sont soit protégées à l’échelle nationale ou régionale, soit qu’elles sont inscrites sur une liste rouge. Cette liste comprend les espèces peu préoccupantes, les espèces quasi menacées, les espèces vulnérables, les espèces en danger, et les espèces en danger critique d’extinction. Sylvain Pouvaret conclut : « Parmi cette flore est menacée en Auvergne, nombre d’espèces sont inféodées aux zones humides. La perturbation des fonctions hydrologiques, l’artificialisation, l'eutrophisation ou encore les constructions d'infrastructures de transports constituent des menaces ».