Le temps pluvieux ne fait pas que des malheureux. Les ramasseurs de champignons se régalent, d'autant que la récolte a presque un mois d'avance. Alors que la grosse période de cueillette approche, voici quelques conseils avec Jean-Luc Fasciotto, mycologue.
Cette année, les mycologues le constatent: les poussées de champignons sont précoces. Pour autant, on n'est pas dans le domaine de l'extraordinaire. A l'approche de la vraie saison, Jean-Luc Fasciotto, mycologue, a accepté de donner quelques trucs pour la recherche des champignons et nous parle des espèces comestibles que l'on trouve déjà dans les Alpes.
Est-ce que les conditions météorologiques de ces derniers mois ont eu un impact particulier sur la poussée des champignons?
On en a déjà eu un peu plus que d'habitude, mais on n'a pas noté de poussée spectaculaire. Il est vrai que depuis le printemps, les champignons poussent de manière ininterrompue. On peut seulement dire qu'on n'a pas manqué de matière pour travailler.
Qu'est-ce qui favorise la poussée des champignons dans notre région?
Le champignon aime bien les températures fraîches qui tournent autour de 16 et 18°. En ce moment, on va donc surtout trouver les champignons dans les zones montagneuses, dans les forêts humides, notamment les forêts de conifères.
En plaine, où l'on trouve en majorité des feuillus, à moins qu'il pleuve encore beaucoup, ce sera plus difficile d'en trouver car les feuillus sont des arbres qui consomment beaucoup d'eau.
Quels conseils prodiguez-vous pour la recherche des champignons ?
Chez nous, je parle principalement autour de Grenoble, il faut chercher du côté des conifères. Près des hêtres et des épicéas en principe, on trouve des champignons.
Les autres arbres intéressants sont les chênes, les bouleaux, les pins près desquels on trouve les champignons sanguins. N’allez pas sous les acacias, on n’en trouve pas.
Quels sont les principaux champignons qu'on trouve en ce moment?
Ce qu’on va peut être trouver assez vite, ce sont les rosés des prés. Après, on va trouver les dernières chanterelles, puis les cèpes de Bordeaux. Généralement, il y a une forte poussée de cèpes fin août en montagne.
On va avoir les trompettes de mort en plaine, sous les châtaigniers, et on commence à en trouver en montagne sous les hêtres. Puis on va retrouver toute la panoplie des champignons comestibles comme les pieds de moutons ou les bolets. Cela commence à sortir. Du côté des champignons non comestibles, on a surtout trouvé les amanites tue-mouches.
>>> Une de France 3 Alpes s'est rendue cette semaine à Beaufort-sur-Doron où se tenait un rassemblement de mycologues et de spécialistes.
Reportage de Daniel Despin, Franck Ceroni et Philippe Caillat