Imaginez-vous courir le 200 mètres lancé, à vélo, sous assistance respiratoire. C'est le pari fou relevé par Philippe Poncet. Ce sportif hors-norme souffre de la BPCO, une maladie des poumons. Il vit et surtout il respire comme s'il était à 8.000 mètres d'altitude.
Hier le Savoyard Philippe Poncet a littéralement explosé tous les compteurs, ceux du record du 200 mètres lancé. C'était à l'anneau de vitesse d'Eybens, sous un soleil de plomb.
Le défi est sportif, mais avant tout, il est hors-norme. Depuis huit ans, Philippe souffre de la BPCO, une grave maladie pulmonaire qui entraîne un rétrécissement des bronches et une insuffisance respiratoire. C'est comme s'il vivait et s'il respirait à 8.000 mètres d'altitude. Durant sa course, il est relié en permanence à une bouteille d'oxygène.
Pour le commun des mortels, relever de tels défis est inconcevable.
Reportage Yoann Etienne, Yves-Marie Glo, François Hubaud :
Hier Philippe Poncet a réalisé un record, 15 secondes 814. Autour de son combat, il a su fédérer d'anciens grands champions de la piste tels Hervé Thuet, Vincent Le Quellec, ou Magalie Humbert.
Au-delà de l'exploit, c'est le message d'urgence qu'il faut retenir. Méconnue en France, la BPCO provoque 17.000 décès par an, avec pour cause principale le tabac dans plus de 80% des cas.
Avec son association O2&cie, Philippe Poncet veut alerter et sensibiliser les pouvoirs publics sur le manque de moyens alloués à la prévention et le diagnostic de la BPCO en France.
A travers son action, il envoie un message d'urgence sur un problème de santé publique majeur en constante progression. Sur les 3,5 millions de personnes touchées en France, seulement un million serait diagnostiqué.
Si elle est diagnostiquée, la bronchopneumopathie chronique obstructive peut être traitée (mais elle est incurable).
Malgré la progression de sa maladie, Philippe n'en a pas terminé avec le vélo. Il envisage de réaliser un nouveau record de l'heure l'année prochaine, aux Etats-Unis après celui réalisé il y a un an sur le vélodrome d'Hyères.