Alors que des milliers d'enseignants manifestaient ce mardi contre la réforme du collège partout en France, le recteur de l'académie de Grenoble, Daniel Filâtre, a défendu ce projet sur le plateau de France 3 Alpes. Il revient sur les principaux points qui fâchent.
##fr3r_https_disabled##Daniel Filâtre, recteur de l'académie de Grenoble, l'affirme : il va rencontrer les professeurs pour expliquer la réforme du collège. "Je m'étonne de certains propos, expliquait-il ce mardi 19 mai sur le plateau de France 3 Alpes. Je crois qu'il y a un vrai déficit d'explications."
Alors que des centaines de professeurs se sont mis en grève et ont manifesté dans l'académie de Grenoble ce mardi, le décret de la réforme du collège a été publié au journal officiel ce mercredi 20 mai. Le rectorat défend les points les plus controversés.
La fin du latin ?
Pas question de "détruire" le latin, d'après le recteur. Les cours s'appelleront désormais "Langues et cultures de l'Antiquité", mais l'enseignement ne changera pas puisqu'il comprenait déjà des cours consacrés à la civilisation.La disparition des sections bilangues
Jusqu'à présent, certains collèges proposaient de commencer deux langues dès la sixième dans des classes dites "bilangues". Cette section jugée trop élitiste sera supprimée par la réforme. Les professeurs d'allemand craignent que cela entraîne une baisse désintérêt pour leur langue."Il n'y a pas de peur à avoir sur l'abandon de l'allemand, au contraire ! Assure le recteur. Il va y avoir une deuxième langue vivante enseignée à tous dès la cinquième dans notre académie et ce n'est pas rien."
Plus de recrutements
"L'équivalent d'une centaine de postes sur l'académie de Grenoble va être créé pour les langues" à la suite de cette réforme, annonce Daniel Filâtre. Il ajoute que deux cent emplois seront créés à la rentrée prochaine pour répondre à la forte démographie dans l'académie.Les enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) impopulaires auprès des professeurs
La réforme prévoit que 20% du temps d'enseignement soit consacré à l'accompagnement individualisé et aux EPI, les enseignements pratiques interdisciplinaires."Je suis surpris que l'on oppose l'enseignement disciplinaire et les enseignements interdisciplinaires, déclare le recteur. Le modèle habituel c'est une discipline, une classe, un professeur. Ce qui est proposé, c'est de la co-intervention de plusieurs professeurs et puis sur des objets partageant plusieurs disciplines. C'est une très bonne chose. ça se fait dans la plupart des pays."