Après 7 années d’absence, l’équipe B du club de football de Bellenaves, dans l’Allier, a retrouvé le parfum du championnat. Faute d’avoir suffisamment de joueurs, il n’avait plus possibilité d’aligner une formation dans le championnat de 5e division de district.
Depuis 7 ans, à Bellenaves, commune bourbonnaise d’un millier d’habitants, on avait un problème insoluble : il était impossible d’aligner une équipe dans le championnat de 5e division de district. Si l’équipe première est bien présente, chaque week-end, sur les pelouses de l’échelon supérieur, sa réserve, du moins, ce qu’il en restait, était sur la touche depuis de nombreuses années.
Mais, dans ce village de l’Allier, on a vu arriver voilà quelques temps de nouveaux habitants. Une vingtaine de réfugiés d’origine soudanaise, afghane et syrienne sont venus s’installer ici. « Ils voulaient participer à la vie du village et le moyen que nous avons trouvé, avec le maire et le Cada local (Centre d'accueil de demandeurs d'asile), était de les inscrire dans l'équipe B du club, qui était incomplète pour disputer ce championnat », a expliqué le président de l’AS Bellenaves à nos confrères de l’AFP.
Une dizaine de réfugiés afghans et soudanais ont donc chaussé les crampons, enfilé shorts et maillots, et l’équipe B de Bellenaves a pu renouer avec la compétition. « Malgré une journée de retard, le district a accepté d'intégrer l'équipe dans une poule », ajoute Dominique Ferrandon. L’opération n’a toutefois pas été simple à mettre en place en raison des difficultés administratives rencontrées. Constituer une équipe de football avec des joueurs n’ayant ni cartes de séjour, ni assurances, n’est pas chose aisée. Mais pas impossible.
Samedi soir, Bellenaves B s’est inclinée 4 buts à 3 face à la Montagne Bourbonnaise. Menés 4 à 0, les joueurs ont effectué une belle remontée de 3 buts dans la dernière demi-heure. En vain. Mais les 7 buts de la partie ont sans aucun doute réjoui la soixantaine de spectateurs présents dans le stade. Sur le terrain, la défaite n’a pas entamé le moral des nouvelles recrues. « C'est fantastique ! Je suis heureux de jouer dans une équipe d'ici, avec des joueurs français. C'était difficile (...) nous étions stressés. La prochaine fois j'espère qu'on gagnera", a réagi Zabihullah, un Afghan de 18 ans qui évoluait chez les Juniors à Kaboul. Auteur de 2 buts de son équipe, Abdallah Ibrahim a promis : « la prochaine fois j'en marque quatre !".