Régionales 2015 : quel rapport de forces à gauche en Auvergne ?

Dimanche, au premier tour des élections régionales, la gauche auvergnate, dans son ensemble, s'est effondrée par rapport au précédent scrutin de 2010. Elle a perdu 91 673 voix sur le cumul des quatre départements. Qui perd le plus ? Le rapport de force a-t-il changé ? 

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Deux jours après le premier tour des élections régionales en Auvergne-Rhône-Alpes, et avant l'épilogue de ce scrutin prévu pour le 13 décembre, le moment est venu d'analyser d'un peu plus près les chiffres. Dans ce papier, nous allons nous pencher plus particulièrement sur le territoire d'Auvergne afin de comparer le comportement des électeurs entre les élections régionales de 2010 et celles de 2015.

Voix Gauche 2010/2015
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Dimanche soir, les quatre listes de gauche ont recueilli 188 255 voix en Auvergne (contre 279 928 lors du 1er tour des Régionales 2010). La désaffection des électeurs est sans appel puisque le nombre de suffrages récoltés conjointement par le Parti Socialiste, le PRG, Europe Ecologie-Les verts, le Front de Gauche et l'extrême-gauche a chuté de 32,75% en l'espace de 5 ans. AU PS, Nicolas Brien, premier secrétaire fédéral du Parti Socialiste dans l'Allier, justifie ce score en retrait par la faible notoriété en Auvergne de Jean-Jack Queyranne par rapport à celle de Laurent Wauquiez. Le sentiment d'abandon, "ressenti particulièrement en zone rural", explique également, selon lui, cette baisse de la mobilisation de l'électorat de gauche.
 

Les Verts dan​s le rouge

Ecolo 2010/2015
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En décortiquant les résultats bruts du 1er tour, il apparait que le plus gros revers est à mettre au crédit des écologistes. Les listes EELV ont perdu plus de 50% de leur électorat, dans chacun des quatre départements auvergnats (-52,71% à l'échelle de la région), entre le scrutin de 2010 et celui de 2015. Fatima Bezli, tête de liste dans le Puy-de-Dôme, avoue être dépitée à la lecture des résultats de dimanche. Ce désaveu de la part des électeurs, elle l'explique de plusieurs manières. D'abord, les événements récents (ndlr : les attentats) ont porté un sérieux coup à la campagne électorale, ensuite "le rassemblement avec le Parti de Gauche n'a pas été compris", assure-t-elle, "on a sans doute perdu des centristes qui votaient écologiste, mais c'est un choix que nous avons fait et que nous assumons". Et puis, il y a cette étiquette Front de Gauche qui apparaissait sur deux affiches (celle du Parti Communiste de Cécile Cuckierman) qui "a brouillé le message".

Dans de moindres proportions, le Parti Socialiste et le Parti Communiste ont également subi les foudres des électeurs. En Auvergne, le PS et le PRG sont crédités de 16,55% de voix en moins d'en 2010. On note toutefois que l'érosion est faible dans le Puy-de-Dôme, à peine 4,5%. Le Parti Communiste et le reste du Front de Gauche ont, quant à eux, vu fuir un tiers de leur électorat.
 

Un nouveau rapport de force

Une lecture sommaire de ces chiffres peut nous laisser croire, un instant, que la grande victime de ces élections régionales portait un maillot vert. Et si elle portait en réalité un maillot rose ? Le revers des écologistes est évident mais, dans le rapport de force à gauche, paradoxalement, c'est le Parti Socialiste qui se retrouve fragilisé.
 
A l'issue du scrutin du 1er tour des élections régionales de 2010, le PS représentait 59,36% des voix de la gauche contre 24% pour le PCF/Front de Gauche et moins de 12% pour EELV. Cinq ans plus tard, les cartes sont redistribuées. Le poids du Parti Socialiste n'est plus que de 47,8%, celui du Parti Communiste ne change pas. Quant aux écologistes, ils représentent 18,2% des suffrages de la gauche dimanche. Le socialiste Nicolas Brien estime que "le PS n'est plus un parti hégémonique" et qu'il doit "apprendre à être un parti pivot de la gauche". "On est entré dans un tripartisme avec la gauche, la droite et le Front National", conclut-il.
Rapport de force gauche 2010/2015
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