La réforme des rythmes scolaires invite les communes à organiser des activités culturelles, artistiques et sportives. Le point sur ces activités, facultatives et financées partiellement par l'Etat, à Meylan, en Isère, une ville "de droite".
POURQUOI ORGANISER DES ACTIVITES PERISCOLAIRES?
Lorsqu'il était ministre de l'Education, Vincent Peillon n'a pas seulement voulu rétablir la demi-journée de classe supprimée en 2008 sous la droite. Il a souhaité que des activités soient proposées aux enfants, en particulier de milieux modestes, pour réduire les inégalités sociales. Avec la réforme, 80% des enfants vont bénéficier d'activités, contre 25% qui allaient en centre aéré le mercredi matin, avait-il assuré.POURQUOI SONT-ELLES A LA CHARGE DES COLLECTIVITES?
Le temps scolaire est de la responsabilité de l'Education nationale, le temps périscolaire relevant des collectivités locales.A QUEL MOMENT ONT-ELLES LIEU?
La réforme a raccourci les journées de classe et rétabli une cinquième matinée de 3 heures de cours, le mercredi, tout en gardant 24 heures de classe par semaine. Le temps libéré devait être consacré aux activités périscolaires. Plusieurs scénarios existent: trois quarts d'heure quatre fois par semaine, une heure et demie deux fois par semaine... Cependant, un décret pris en mai par Benoît Hamon, éphémère successeur de Vincent Peillon, autorise les communes à regrouper les activités sur une demi-journée. C'est le cas à Meylan, près de Grenoble. La municipalité dirigée par l'UMP a préféré regrouper les activités le jeudi après-midi. Certains estiment qu'on a vidé la réforme de sa substance. Des enfants se retrouvent avec de longues journées d'enseignement (toujours six heures).Reportage Céline Aubert et Jordan Guéant
Intervenants : Brigitte Riou, Responsable des ateliers théâtre à Meylan; Marie-Christine Tardy, Maire de Meylan (UMP)
SONT-ELLES OBLIGATOIRES ET PAYANTES?
Les activités sont facultatives, pour les communes comme pour les parents. Elles peuvent être gratuites ou payantes sur la base du quotient familial ou d'un forfait. A Meylan, les parents les plus aisés paient jusqu'à 14 euros par mois! L'Etat a débloqué en 2013 une aide qui est prolongée jusqu'en 2015, assortie d'une subvention par les Caisses d'allocations familiales. Les élus demandent que l'aide soit pérennisée. A Meylan, le coût est estimé à 450.000 euros par an, la ville compte sur une aide de l'Etat à hauteur de 15%.En rétablissant la classe le mercredi matin, les communes doivent faire face à d'autres frais comme le ramassage scolaire, la cantine dans certains cas, l'entretien et le chauffage des écoles...