Les 22 et 23 juillet 1944, à Valchevrière, en Isère, le lieutenant Chabal et ses hommes écrivaient une importante page de l'histoire de la Résistance dans le Vercors, en se sacrifiant, pour retarder l'avancée des Nazis, qui finiront par brûler le village. Un survivant témoigne.
Robert avait 17 ans lorsqu’il a intégré le 6ème BCA, en 1942. Il est l'une des mémoires locales vivantes de la seconde guerre mondiale.
Les 22 et 23 juillet 1944, Allemands et résistants se sont affrontés à Valchevrière, en Isère. Depuis les hauteurs aujourd’hui masquées par les arbres, Robert et ses compagnons du sixième bataillon de chasseurs alpins tiraient sur les assaillants.
Mais lui, et beaucoup d’autres, ont été sauvés par le lieutenant Chabal, son chef. Avec ses hommes, Chabal s’est sacrifié. Il s’est battu contre les Nazis, vainqueurs prédestinés de la bataille, simplement pour les retarder.
Cette "idée de vouloir sauver notre liberté", confie aujourd'hui Robert, "il ne faut pas que ça s'oublie".
"C’était un type exceptionnel", se souvient l'ancien soldat, qui a survécu à l'affrontement. Chabal l'avait préservé, en l'envoyant dire aux supérieurs que les troupes resteraient sur place, face à l'ennemi. Il était "un combattant d’un calme absolu", qui avait cependant bien du mal à calmer la peur… de Robert.
Le lieutenant Chabal faisait partie des 250 maquisards qui avaient résisté aux assauts allemands le 13 juin 1944 à Saint-Nizier-du-Moucherotte.
Au-dessus de Grenoble, il avait ainsi, déjà, participé à l’écriture d’une des plus belles pages de la Résistance dans le Vercors.