Jusqu'au 20 octobre, les Associations pour le Maintien de l'Agriculture Paysanne sont fêtées dans la région. Des partenariats en circuit court apparus il y a une quinzaine d'années. L'engagement : les consommateurs avancent les sommes nécessaires, les agriculteurs cultivent des produits de qualité.
Les AMAP de la région Auvergne-Rhône-Alpes célèbrent pendant deux semaines la réussite de leur réseau d'alliances, lancé dans les années 2000. Des accords passés entre des citoyens et des producteurs fermiers, pour une nourriture plus saine pour les uns et un travail plus rémunérateur pour les autres.
L'idée, née dans les années 60 au Japon, a rencontré un beau succès en France. Notre région compte 300 AMAP - associations pour le maintien de l'agriculture paysanne - qui approvisionnent 11 000 foyers chaque semaine. Dans les paniers : des légumes et des fruits (bio, bien souvent), mais aussi du pain, des oeufs ou de la viande.
Christiane et Guillaume Gontel, maraîchers à Ampuis, dans le Rhône, sont des pionniers du bio. Et en 2005, ils font partie des premiers agriculteurs à alimenter le réseau local des AMAP. A présent, ils emploient 12 salariés et fournissent 13 associations du Lyonnais, comme La Graine Biolande, du côté de Mions et Les Paniers d'Irigny.
Une garantie contre les coups durs
Pour Guillaume Gontel, ce systême offre une garantie financière extrêmement précieuse. "L'intérêt c'est que les légumes sont vendus d'avance, car les gens s'engagent à acheter leur panier pendant une période de 6 mois... ça tranquillise, puis ça tranquillise le banquier parce que quand vous lui dites que 60% de votre chiffre d'affaire est vendu avant d'ête produit, et quasiment payé, c'est quand même un gros avantage !"Ces partenariats permettent aussi de faire face aux épreuves, car le principe de solidarité avec les paysans y figure en bonne place dans leur charte. Guillaume Gontel, s'en souvient, ça lui a sauvé la mise en 2007 : "En juin, on a subi la grêle sur presque 100% de l'exploitation... et donc on pas pu fournir pendant deux semaines des paniers complets et on a fourni un peu moins de légumes pendant l'été. Et après, on s'est rattrapé pendant l'hiver… C'est là qu'on a vu que la solidarité fonctionnait bien au niveau des AMAP."
Les Teikei japonais
Un des exemples le plus ancien du concept a émergé dans les années 1960 au Japon. À l'époque, des mères de familles japonaises s’inquiètent de voir l’agriculture s’industrialiser avec un recours massif aux produits chimiques (en 1957, les premières victimes de Minamata, empoisonnées au mercure, sont déclarées).
Ces mères fondent alors en 1965 les premiers teikei (signifiant en japonais « coopération », « collaboration » ou « partenariat ») qui concernent d'abord des coopératives laitières. Le principe de fonctionnement est le suivant : en échange de l’achat par souscription de la récolte du paysan, ce dernier s’engage à fournir des aliments cultivés sans produits chimiques.