Le lac Léman et le Rhône sont indissociables. Du barrage du Seuget au jardin remarquable des cinq sens, d'Yvoire, partagez avec nous une balade à bord de l'un des rares bateaux encore à vapeur aujourd'hui.
Le Rhône parcourt 812 km, dont 350 en Auvergne-Rhône-Alpes. Il prend sa source au glacier Furka (Suisse) et se jette dans la mer Méditerranée. Et, au milieu, il traverse le lac Léman sur 75 kilomètres.
"Il y a un courant que les plongeurs peuvent ressentir. Il y a une force qui les entraîne", souligne Patrick Huet. L’écrivain lyonnais connait bien le fleuve, il l’a longé de bout en bout en 1998 et lui a consacré un ouvrage intitulé "le Rhône à pied, du glacier à la mer".
C’est un rêve d’enfant. J’ai toujours été bercé par les histoires de Tom Sawyer et je rêvais de découvrir un fleuve sur sa totalité.
Patrick Huetécrivain lyonnais
Alimenté par le Rhône, le lac Léman est une étape emblématique dans l'histoire du fleuve, que l’on peut découvrir au travers de l’architecture présente à Genève. Un premier bâtiment abrita au 19ᵉ siècle et durant une partie du 20ᵉ siècle les machines hydrauliques servant à faire fonctionner le barrage du Seujet. "On mettait l’eau sous pression et l'on alimentait les ateliers d’horlogerie", explique Jérôme Barras, directeur Production électricité et SFMCP.
"Le Rhône, comme n’importe quel fleuve, subit des crues, des épisodes pluvieux. Il faut d’une façon ou d’une autre arriver à réguler le niveau du lac afin qu’il reste à peu près constant, soit un niveau de variation de 75 cm", ajoute-t-il. Depuis 1995, les turbines du barrage, dont certaines s’apprêtent à célébrer leurs 100 ans, sont toutes installées sous la surface du lac. Elles alimentent près de 6 000 foyers en électricité.
De Genève à Yvoire, une croisière sur l'un des rares bateaux encore à vapeur
Depuis Genève, Patrick Huet s’apprête à embarquer sur Le Savoie, l’un des rares bateaux encore à vapeur. Construit en 1914 par les frères Sulzer à Winterthour pour la Confédération générale de navigation sur le lac Léman, le navire relie les rives de Genève (Suisse) à Yvoire en Haute-Savoie. Il est aujourd’hui classé monument historique par le canton de Vaud.
"Tout a été refait avec l'aspect et le matériel d’origine", explique David Vuarnet, son commandant de bord. La mécanique, elle, reste d’origine. En revanche, la vapeur au charbon a disparu. "Depuis 1964, les brûleurs qui étaient au charbon ont été remplacés par des brûleurs fuel pour chauffer les 16 000 litres d’eau", ajoute le capitaine du Savoie.
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Le jardin aux 5 sens : lieu remarquable alimenté par le Rhône
Deux heures plus tard, le Savoie accoste sur les berges d’Yvoire, où se trouve un jardin extraordinaire, dit remarquable. "Ce lieu possède une particularité, il accueille chaque année 50 000 visiteurs" , souligne Patrick Huet.
Des épiaires laineuses au toucher de velours, des cardères sauvages également appelées cabaret des oiseaux pour leur réservoir à eaux, de la menthe coq à l'odeur de chewing-gum. L'espace floral regroupe plus de 1 500 variétés de plantes, toutes alimentées par les eaux du lac.
Le jardin était autrefois rattaché au château d'Yvoire. "Le château, c’était la défense du village d’Yvoire. C’était le donjon dans lequel on venait se réfugier", explique Anne-Monique, descendante des propriétaires vivant sur les lieux depuis 1655. "Le jardin faisait partie de la zone de servitude militaire et au fils des siècles, c'est devenu un potager / verger", ajoute l'instigatrice de cet espace ou les arbres d'époque côtoient les diverses espèces végétales plantées il y a une trentaine d'années par ses soins.