Après la chute d'une soixantaine de coureurs à 21 kilomètres de l'arrivée, la 5ᵉ étape du Critérium du Dauphiné a été neutralisée. De quoi laisser les supporters, dont certains venaient de loin et attendaient depuis des heures, sur leur faim.
« C’est un peu décevant, c’est la première fois qu’il y avait un sprint que j’aurais pu voir ». Victor était au milieu de la foule réunie ce jeudi 6 juin à Saint-Priest. Son objectif : assister à l’arrivée tonitruante des cyclistes du Critérium du Dauphiné.
Il a vite déchanté en voyant sur l’écran géant installé sur le boulevard Jean Jaurès la chute d’une soixantaine de coureurs. À 21 kilomètres de l’arrivée, la course a été neutralisée, la route étant trop glissante et les coureurs à terre trop nombreux au vu du manque d’assistance médicale.
« On les verra au ralenti. On pourra les reconnaître »
Pour Victor, « ce sont les aléas ». « Ça reste un sport d’extérieur. On va quand même en profiter et essayer d’aller voir les coureurs après la ligne d’arrivée », a-t-il ajouté. Car si la course s’est terminée dans cette descente de la côte de Bel-Air, si les temps n’ont pas été comptabilisés sur cette épreuve, les cyclistes encore aptes ont tout de même dû franchir la ligne d’arrivée.
« On les verra au ralenti. On pourra les reconnaître au moins », renchérit un des supporters accoudés à la barrière juste à côté de l’arche indiquant l’arrivée. Cela faisait 1 h 30 que le septuagénaire était posté à cet endroit, attendant la venue des coureurs.
Il comptait sur cette occasion pour voir les coureurs locaux Dorian Godon et Clément Venturini franchir la ligne d'arrivée.
Des fans postés depuis des heures
Il faut dire que certains ont ramené le pique-nique trois heures avant la course, afin d'être sûr d’avoir les bonnes places. « On a le temps de les voir lever les bras », a expliqué un supporter assis juste après l’arrivée.
Et puis il y a ceux qui ont fait le déplacement d’une autre région. « Il y a tous les coureurs internationaux qui sont là », souligne Michel, venu tout droit de Normandie. Il y a Primoz Roglic, numéro 1 mondial à l’issue des années 2019 et 2020. Mais il y a aussi Guillaume Martin, troisième de l’édition 2020 du Critérium et surtout Normand. « On est venu le supporter », avoue le fan de cyclisme.
Depuis dimanche, le septuagénaire et sa famille enchaînent les hôtels dans la région, à la poursuite des cyclistes du Critérium. Cette course représente pour lui un moment privilégié, « familial », « humain », lui permettant d’« aller au contact des coureurs ». « Tout à l’heure, on va aller autour des bus sans embêter les coureurs, mais on peut les voir », se réjouit le fan de vélo qui ne peut pas s'offrir ce luxe sur le Tour de France.
Pas d'arrivée, mais un coup de projecteur sur une ville sportive
« C’est un événement convivial », a exprimé Gilles Gascon, maire de Saint-Priest. « La ville est mise en lumière », a-t-il ajouté. La ville, son patrimoine, à l’image du château mais aussi ses activités sportives.
Si Saint-Priest a accueilli par le passé trois Tours de France et un Criterium du Dauphiné, « le cyclisme reste un peu en retard », a souligné Nicolas Mayet, membre de l’entente cycliste de Saint-Priest, qui le compare au football et notamment eu club de l’AS Saint-Priest qui a réussi à se hisser jusqu’en huitième de finale de la Coupe de France. « C’était un super coup de projecteur sur une ville qui est très sportive », a-t-il ajouté
Un coup de projecteur en demi-teinte : si le sprint final n'a pas eu lieu à Saint-Priest, le public lui était au rendez-vous !