Une enveloppe de 350 millions pour renforcer la cybersécurité des établissements de santé a été annoncée lors de la visite ce lundi en plus de quelques autres mesures. Des annonces qui laissent les syndicats mitigés.
C’était une rencontre attendue par les syndicats. Ce lundi le Ministre de la Santé Olivier Veran et le Secrétaire d’Etat à la Transition écologique Cédric O sont venus présenter plus en détails les sommes allouées aux établissements de santé dans le cadre du plan global sur la cybersécrutié lors d’une visite à l’hôpital de Villefranche-sur-Saône. Cet établissement, victime d’une cyberattaque d’ampleur la semaine dernière, partagera une enveloppe de 350 millions d’euros avec 134 autres groupements hospitaliers, prochainement considérés comme des «opérateurs de services essentiels».
350 millions d’euros issus du Ségur sur la santé
«Ces 350 millions d’euros seront pris sur l’enveloppe numérique du Ségur de la Santé puisque que nous avions déjà identifié qu’il fallait moderniser nos systèmes d’information» explique Olivier Veran.
Une annonce qui ne passe pas du côté de la CGT : «On a été choqués d’apprendre que l’argent venait encore du Ségur de la Santé, qui promet déjà beaucoup de chose, et non d’une nouvelle enveloppe», commente Laëtitia Houssaye, déléguée CGT.
Durant la visite de messieurs Veran et O, les syndicats ont pu échanger avec un représentant de l’ARS, chose qu’ils demandaient depuis novembre dernier, jusqu’ici sans succès. «Il nous a écouté et nous a présenté le plan du gouvernement, évidement sans donner de calendrier ni de garantie que l’on verra un jour leurs promesses se concrétiser» ajoute-elle.
Un avis que ne partage pas la CFDT : «Les 350 millions étaient déjà prévus pour l’informatique. Ce n’est pas de l’argent que l’on a pris sur un budget soin par exemple» commente la section CFDT de l’hôpital de Villefranche-sur-Saône. Elle note surtout que certains soignants ont fait remonté que ne plus avoir d’informatique leur a permis de passer «plus de temps avec les patients, les rapprochant plus de l’image qu’ils ont de leur métier». Bien qu’elle reconnait que l’informatique est indispensable dans certains services, notamment transitoire (laboratoires, pharmacie, radiologie…) dans d’autres services de soin, une réflexion peut être menée pour réorganiser le travail en «allégeant la part d’informatique» dans le processus de prise en charge des patients.
5 à 10% du budget informatique devront être consacrés à la sécurité
Olivier Veran et Cédric O ont également annoncé que 25 des 136 millions d’euros supplémentaires alloués à l’Agence Nationale de la Sécurité des Système d’information (ANSSI) seront destinés à la sécurisation des établissements de santé pour la réalisation d’audits dans le but de renforcer la sécurité informatiques des établissements de santé. Enfin, l’Etat précise qu’il n’apportera plus de soutien financier à tout nouveau projet d’établissement de santé si ceux-ci ne consacrent pas 5 à 10% de leur budget informatique à la cybersécurité.