Féminicide à Grézieu-la-Varenne (Rhône) : la mère de famille avait déposé plainte et son ex-compagnon avait interdiction de l'approcher

L'ex-compagnon de la victime de 33 ans tuée par arme blanche le 8 mai 2022 à Grézieu-la-Varenne, avait été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de l'approcher. Il devait être jugé en août.

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Ce drame qui a coûté la vie à une femme de 33 ans, mère de 4 enfants de 6 à 13 ans, aurait-il pu être évité ? 

Cette question se pose à chaque féminicide mais cette fois toutes les mesures semblaient avoir été prises. 

La victime avait porté plainte, ce qui est déjà une étape déterminante. Son ex-compagnon avait été entendu par la gendarmerie et avait interdiction de l'approcher.  Après cette procédure, la mère de famille avait été équipée d'un téléphone grave danger, mais elle ne l'a pas activé pour des raisons encore inconnues. Poignardée sur le parking, juste devant chez elle, cette femme a succombé à ses blessures malgré l'intervention des secours alertés par des riverains. 

La séparation : un moment à haut risque 

40 femmes ont été tuées sous les coups de leur conjoints depuis le début de l'année en France. Et souvent un point commun : le couple venait de se séparer. 

"Ce sont des hommes qui ne supportent pas la séparation et passent alors à l'acte de façon extrêmement violente" commente Céline Josserand directrice adjointe de l'association Viffil SOS femmes.

Elle partage "un constat d'impuissance" et estime qu'il est urgent d'améliorer la prise en charge des victimes. "On manque d'hébergements d'urgence, de rapidité de réponse... Et on doit aussi prendre sa part, parfois en tant que voisins ou proches, on ne veut pas voir ces violences or on pourrait intervenir plus tôt" 

En première ligne, les professionnels de santé invités à aborder le sujet directement avec leurs patientes en posant des questions clés du type "comment ça se passe à la maison?" ou encore "avez-vous déjà été victime de violence" 

C'est ce que préconise Gada Athem, gynécologue obstétricienne engagée dans la défense des droits des femmes. 

La nécessaire prise en charge des hommes violents 

"Je pense aussi que ces hommes qui tuent la mère de leurs enfants ont eu un défaut d'accompagnement"

Céline Josserand, directrice adjointe de l'association Viffil SOS femmes

"Aujourd'hui il y a un accompagnement médico-judiciaire après condamnation. Mais quand il y a une procédure d'éloignement ces hommes sont mis à l'écart et le vivent comme si c'était de la faute de leur femme, ce qui vient rajouter de la violence." 
"Il faut travailler sur leur insertion sociale, leur logement. Il faut des peines de prison mais aussi empêcher la récidive" conclut Céline Josserand. 

Selon la Haute autorité de santé en France, 219 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles commises par leur ancien ou actuel partenaire intime, au cours d’une année et moins d'1 victime sur 5 déclarent avoir déposé une plainte auprès de l’autorité (gendarmerie ou commissariat de police) à la suite de ces violences

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