Le maire de Givors écrit ce vendredi 16 avril au Premier Ministre. Il apporte son soutien au président de l'Observatoire de la Laïcité à l'heure où il quitte son poste et où cet organisme, créé en 2013, pourrait disparaitre. L'élu souhaite son maintien.
"Par la présente, je tenais à apporter mon soutien au travail important que mène depuis sa création l'Observatoire de la laïcité dans le but d'éclairer l'action des pouvoirs publics et celle de l'ensemble des acteurs impliqués dans les différents pans de la vie de notre pays."
L'édile prend ainsi position dans un débat en cours jusqu'à l'Elysée autour de l'existence de cet observatoire. Il apporte notamment son soutien à son -désormais ex- président, Jean-Louis Bianco. "Il s'est attaché à rappeler sans relâche que la laïcité est une des pierres angulaires du fonctionnement de nos institutions." Et l'élu givordin de faire sienne la vision de la laïcité défendue par l'observatoire : "c'est la liberté de croire ou de ne pas croire, la liberté de pratiquer un culte ou non, et d'exprimer ses convictions religieuses dans le respect d'autrui et à condition de ne pas troubler l'ordre public." Une vision "émancipatrice et fraternelle" ajoute Mohamed Boudjellaba. Un point de vue qui s'oppose aux détracteurs de l'action de Jean-Louis Bianco, qui lui reprochent son laxisme vis à vis d'organisations musulmanes notamment.
Cette prise de position d'un élu local intervient alors que le mandat de Jean-Louis Bianco est fini depuis quelques jours et que la question de l'existence même de l'Observatoire de la laïcité est posée. Marlène Schiappa,ministre déléguée à la Citoyenneté, a annoncé récemment sa disparition. Mais le dossier est encore sur la table. L'alternative est de renouveler l'équipe chargée d'animer l'observatoire. Et là, la lutte est rude entre différentes tendances qui vont de la volonté de contrôler l'activité cultuelle à une véritable "laïcité de combat", en passant par une vision libérale de cette notion centrale de la République.
Mohamed Boudjellaba soutient cette dernière, et prend position :
"Je souhaite que l'Observatoire de la laïcité puisse être pérennisé et poursuivre ainsi dans la durée ses missions essentielles à la compréhension de notre cadre républicain".
L'intervention est loin d'être anodine. La laïcité est portée juridiquement par la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat, la loi de 1905, mais c'est aussi et surtout un principe d'équilibre fondamental de la République. Un équilibre de plus en plus précaire.