Félix Galichon, 24 ans était à Odessa en Ukraine quand la guerre a éclaté. Depuis le Roannais a rejoint la Bulgarie en auto-stop. Témoignage.
Des bombardements et des tirs. Voici les sons qui extirpent Félix de son sommeil dans la nuit du 24 février dernier. «Au début je n’ai pas tout de suite réalisé, mais après j’ai flippé à mort» raconte le jeune roannais de 24 ans.
Ancien commercial reconverti dans l’humanitaire et l’audiovisuel, Félix était venu en Ukraine pour interviewer une habitante francophone. «On savait qu’une invasion aller se produire. J’avais donc posté sur des groupes de francophones expatriés en Ukraine des appels à témoignages. Ce qui m'intéresse c'est être au coeur de l'actualité» détaille le passionné de géopolitique et aspirant journaliste.
"Un tank ukrainien m’a directement pointé. Sur le moment je n’ai pas réalisé"
Arrivé sur place, il n’a pas le temps de mener à bien son projet. «Vers 5 heures du matin, j’ai été réveillé par des bombardements. J’ai essayé d’appeler l’ambassade française sans succès». Félix décide alors d’aller voir ce qu’il se passe dehors. Buildings en fumée et défilé de tanks sont les premières images qu’il découvre. «C’était le chaos total. Des ukrainiens faisaient des stocks dans les magasins, tout le monde se ruait sur les banques et aux stations essence».
Cet habitué de l’auto-stop, 25 000 km au compteur, cherche à quitter le pays. Il saute dans une première voiture à Odessa. Au total, huit personnes prennent le jeune homme en auto-stop : «Je suis montée avec une grand-mère de 80 ans. À un moment une bombe a explosé. Vous voyez la peur des gens sur les visages mais il y a une telle solidarité».
Le jeune homme a mis deux jours pour traverser la frontière. Il se souvient : «en voiture, je continuais à filmer mais à un moment, un tank ukrainien m’a directement pointé. Sur le moment je n’ai pas réalisé».
Hébergé en Moldavie
Arrivé en Moldavie, il est hébergé par des habitants. Le jeune homme s’estime chanceux comparé à «certains expatriés africains restés bloqués à la frontière». L’homme chez qui il est hébergé passe sa soirée au téléphone pour proposer son aide aux réfugiés. «Je ne comprenais pas tout mais je voyais qu’ils étaient stressés. De nature plutôt optimiste, j’essayais de les rassurer malgré le chaos ambiant».
Aujourd'hui, Félix est en Bulgarie. Aux manettes de l'association "Va voir ailleurs", consacrée à des reportages et voyages humanitaires, le jeune roannais aimerait repartir le plus rapidement possible.
Prochain projet : la construction d'une école en Colombie avec son association.