Journée du don d'organes et de tissus : ce qu'il faut savoir sur le consentement présumé ou le refus

Ce 22 juin est la journée nationale de sensibilisation au don d'organes et de tissus. En France, près de 6000 greffes sont réalisées annuellement. Le chiffre semble important, mais de nombreux patients restent en attente. D'autres décèdent faute d'organes disponibles. Ce qu'il faut savoir...

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Ce mardi 22 juin 2021 a lieu la Journée nationale de réflexion sur le don d’organes. Elle vise à faire progresser la connaissance de la loi. 

Crise Covid oblige, le nombre de greffes en baisse en 2020 

2017 est une année record avec 6.105 greffes. Depuis la courbe s'est infléchie. "En 2019, il y avait encore 5900 greffes. Mais en 2020, on arrive à 4917, soit 25% de moins", souligne Chantal Gloriod, vice-présidente de France Adot 69. La crise Covid a bel et bien eu un impact sur le nombre de greffes l'an dernier. Et Chantal Gloriod précise même : "pendant le premier confinement, il n'y a pas eu de greffes de reins. Or elles représentent 60% des greffes réalisées chaque année en France". On a également noté une baisse sensible du nombre de greffes de foie (-17%), de coeur (-13%). 

Selon les chiffres avancés par Chantal Gloriod, chaque année, on compte encore 24.000 personnes sur liste d'attente. Entre 600 et 700 patients décèdent chaque année faute d'organes disponibles pour une greffe. "Soit deux personnes par jour" résume-t-elle. D'autres possibilités existent comme les dons du vivant qui "représentent à peine 10% des dons", selon Chantal Gloriod.

S'inscrire sur le registre des refus ...  

En France, c'est le principe du "consentement présumé" qui s'applique. La loi de bioéthique indique que nous sommes tous donneurs d'organes et de tissus, sauf si nous avons exprimé de notre vivant notre refus de donner. Mais gare aux nuances. "Le don d'organes n'est pas obligatoire. Ce n'est pas automatique du tout et heureusement," rassure la vice-présidente de France Adot 69. 

Pour savoir si un tel refus a été exprimé par le défunt, l’équipe médicale commence par vérifier si celui-ci est inscrit sur le registre national des refus. Il est géré par l’Agence de la biomédecine. C'est le principal moyen d’exprimer son opposition au prélèvement d'organes et de tissus après la mort. Pour plus de simplicité, l’inscription est désormais possible en ligne sur le site registrenationaldesrefus.fr. 

Le refus peut aussi être partiel, et ne concerner que certains organes ou tissus.

... ou informer ses proches ! 

Faute d'une inscription du défunt sur ce registre, l’équipe médicale va alors interroger sa famille. Il s'agit de savoir si leur proche avait exprimé, de son vivant, son opposition par écrit ou de manière orale. 

Si la personne n'est pas inscrite sur le registre national des refus, on cherche à savoir si le défunt était opposé au don. On va donc poser la question aux familles. Depuis le 1er janvier 2017, cet entretien est devenu un acte médical codifié, donc bien entouré et cela rassure tout le monde.

Chantal Gloriod

On peut également faire valoir son refus par écrit et confier ce document daté et signé à un proche. En cas d’impossibilité d’écrire et de signer vous-même ce document, deux témoins pourront attester que le document rédigé par une tierce personne correspond bien à l’expression du souhait de la personne, explique l'agence de biomédecine. 

Dans le cas d’un refus exprimé oralement, l’équipe médicale demandera aux proches d’en préciser les circonstances et de signer la retranscription qui en sera faite à l’écrit. Il conviendra donc d’être le plus précis possible pour faciliter cette retranscription.

Le don d'organes contribue chaque année à sauver des milliers de vies. Il intervient, la majorité du temps, après un décès accidentel. Une circonstance douloureuse qui fait qu'en France, le taux de refus du don d'organe est encore assez important. Les proches sont dans une situation difficile si le défunt n’a pas fait précisément connaître son opposition. "On conseille de le dire à ses proches mais de l'écrire aussi : je suis donneur !" conclut Chantal Gloriod.

Don d'organes : gratuit, anonyme et sans limite d'âge

Il faut rappeler que le don d'organes et de tissus est un acte de générosité et de solidarité entièrement gratuit. La loi interdit toute rémunération en contrepartie de ce don. En outre, l'anonymat est préservé. Le nom du donneur ne peut être communiqué au receveur, et réciproquement. 

L'Agence de biomédecine précise que le prélèvement est possible à tous les âges. Ainsi, en 2020, 3,0% des donneurs en état de mort encéphalique avaient 17 ans ou moins, 27,7% étaient âgés de 18 à 49 ans, 29,4% de 50 à 64 ans. Enfin, 40% avaient plus de 65 ans. 

Donner un rein de son vivant 

Une personne majeure vivante, volontaire et en bonne santé peut donner un rein dans les conditions définies par la loi, indique l'Agence de biomédecine. Les dons du vivant "représentent à peine 10% des dons", selon Chantal Gloriod.  Afin de favoriser ce type de greffe, la loi de bioéthique du 7 juillet 2011 a élargi le cercle des donneurs vivants. Ils peuvent être : le père ou la mère et, par dérogation, un fils ou une fille, un frère ou une sœur du receveur, son conjoint, ses grands-parents, oncles ou tantes, cousins germains et cousines germaines ainsi que le conjoint du père et de la mère.

Le donneur peut également être toute personne apportant la preuve d’une vie commune d’au moins deux ans avec le receveur.

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