Il n'avait pas circulé depuis 10 ans. Le petit train reliant Sainte-Foy-l'Argentière à L’Arbresle reprend du service, grâce à l'association Le Chemin de fer touristique de la Brévenne. Un trajet de 20 minutes, encore trop court selon les bénévoles.
Elle a fière allure, toute jaune et vert foncé, même si elle reprend à peine du service après 10 ans d'inactivité. La draisine qui sillonne les monts du Lyonnais redonne aussi vie à la gare de Sainte-Foi-l'Argentière. Dans les années 1950, ce wagon permettait de transporter du matériel et des cheminots, pour un trajet d’une heure jusqu'à l'Abresle.
Conducteur polyvalent, bénévole à l'association Le Chemin de fer touristique de la Brévenne (CFTB), Christian Aragnetty se réjouit de sa remise en circulation. "C’est très encourageant", affirme-t-il.
Des bénévoles formés à la conduite
Cet ancien conducteur de métro à Lyon, aujourd’hui à la retraite, travaille bénévolement pour réhabiliter le train. "Ça n’a rien à voir. Au niveau du pupitre en lui-même, on conduit en latéral. Et quand on est en métro, en tramway, on est soit dans une cabine de face, mais jamais latérale". Pas de quoi impressionner ce féru de train.
C'est grâce à l’association qu'il s'est formé à la conduite du véhicule. Une formation qui accorde une part belle aux mesures de sécurité. " Il y a toute une formation, mais d’abord, une fois par an, il y a une journée accompagnée du mécanicien où l’on révise toute la sécurité. Mettre le train en route, vérifier les niveaux, voir la sécurité du train, s'il fonctionne en statique, mais aussi en dynamique, énumère Christian Aragnetty. C'est un ensemble de tout ça parce que le maître-mot, c'est la sécurité".
"Conserver en bon état et à l'abri, c'est déjà quelque chose"
Cette draisine constitue un héritage historique qu’il est bon de remettre au goût du jour. Car si les aiguilles sont aujourd’hui télécommandées par la voie mécanique ou par des moteurs électriques à distance, le principe de l’aiguillage reste le même.
Beaucoup de ces véhicules dorment dans des hangars, et attendent d’être réparés et de retrouver les rails.
"On a la vocation de faire circuler, mais également une vocation patrimoniale. La conservation de matériel ancien fait aussi partie de nos statuts. C’est notre mission. Conserver en bon état et à l'abri, déjà rien que ça, c'est déjà quelque chose", explique l'un des bénévoles en pleine réparation.
Dans le hangar de l'association, se trouve une machine à vapeur qui a circulé pendant 10 ans, en compagnie de toute une série de draisines que les membres de l’association s’évertuent à remettre en état.
"Il y a eu des échanges, dit-il. Certains ont des préférences, et puis d’autres ont déjà des compétences particulières. Mais globalement tout le monde fait un peu de tout. L’idée, c'est quand même que tout le monde puisse faire de la sécurité et conduire s'il a passé les tests", ajoute-t-il.
Ils sont au total une trentaine, entre ceux qui viennent fréquemment et ceux qui se déplacent occasionnellement, à redonner vie à ces véhicules historiques.
Un trajet encore trop court
De nouveau sur les rails, le petit train ne peut cependant effectuer la totalité de son trajet initial. "On est très limité à cause d'un petit tronçon qui a été emporté par un orage", explique le férrovipathe qui garde espoir. "On attend que le pont qui enjambe le petit ruisseau de la faye soit refait à neuf. Tout est une question de financement", ajoute-t-il.
Le train avait été contraint en 2013 par la SNCF à l'arrêt. En cause, le mauvais état de ses voies. Aujourd’hui, la portion empruntée se limite à 1.5 kilomètres, pour un trajet d’une durée de 20 minutes au lieu d'une heure auparavant.