Pour Laurent Wauquiez, le préfet de région Auvergne-Rhône-Alpes est une "victime expiatoire"

Le préfet de région Auvergne-Rhône-Alpes, limogé mardi, est une "victime expiatoire" selon Laurent Wauquiez, le président (Les Républicains) de la région du même nom. Il a dénoncé des "dysfonctionnements dans l'appareil d'Etat" dans l'affaire des deux jeunes femmes tuées le 1er octobre à Marseille.

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Interrogé sur RTL sur l'affaire Hanachi, du nom de ce tunisien de 29 ans qui a assassiné au couteau deux jeunes femmes à Marseille le 1er octobre, et sur le limogeage annoncé du préfet de région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, président de la région a parlé de "dysfonctionnements dans l'appareil d'Etat". Pour lui, Henri-Michel Comet est une "victime expiatoire".

Suite à la mort des deux jeunes femmes à Marseille, le rapport de l'Inspection générale de l'administration (IGA) a pointé "de graves dysfonctionnements" qui ont conduit à la remise en liberté d'Ahmed Hanachi, un Tunisien de 29 ans. Interpellé deux jours avant pour vol dans un centre commercial de Lyon, il avait été remis en liberté le lendemain, alors qu'il était en situation irrégulière.

"Qui peut croire juste un instant qu'un préfet soit en cause ?"

"J'aime pas tellement cette façon d'aborder les choses. On a eu un drame, on a eu deux filles qui ont perdu la vie, et on a eu surtout des révélations au fond assez terribles sur les dysfonctionnements de l'appareil d'Etat. Mais qui peut croire juste un instant qu'un préfet soit en cause ?", a réagi M. Wauquiez sur RTL.

"Ca ressemble un peu trop à une habitude classique: on fait sauter un préfet pour éviter qu'un ministre assume". M. Collomb devrait-il démissionner ? "Bien évidemment que non", mais "il devrait juste assumer de se poser les vraies questions", a poursuivi le vice-président de LR.

"En France la loi n'est plus appliquée" 

"Ce que ça a révélé, c'est que quand un étranger est en situation irrégulière en France, il n'est quasiment jamais reconduit à la frontière. Ca veut dire qu'on a accepté en France progressivement que la loi ne soit même plus appliquée", a-t-il dit.

"La deuxième chose, c'est qu'au fond, voilà un individu qui a plusieurs fois commis des vols et qui n'a quasiment jamais été sanctionné. Ce qui est là aussi la situation aujourd'hui de l'état de droit en France. Quasiment dans 80% des cas quand un policier ou un gendarme arrête un délinquant, il sera relâché sans même avoir une peine de justice", a développé M. Wauquiez.

L'Etat de droit en question

"Je préférerais, plutôt que d'aller chercher une victime expiatoire, en faisant croire que c'est le préfet d'une région de neuf millions d'habitants qui n'a pas bien instruit un dossier d'une personne en préfecture, qu'on se pose les questions de fond. La question ce n'est pas un homme, c'est la défaillance de l'Etat de droit dans note pays", a-t-il conclu.
Huit mois à la tête de la préfecture de région
Henri-Michel Comet avait été nommé le 15 février dernier,  en remplacement de Michel Delpuech devenu préfet de police de Paris. Il était entré en fonction comme préfet du Rhône et d'Auvergne-Rhône-Alpes le lundi 6 mars 2017.

Il avait été, notamment, préfet de la Haute-Garonne et de la Région Midi-Pyrénées entre mai 2011 et mai 2014, puis préfet de la Loire-Atlantique et de la région Pays de la Loire. 
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