Ce lundi 31 octobre, le Conseil d'Etat a réinstauré le contrôle technique des deux-roues motorisés, s'opposant au gouvernement qui l'avait annulé. Une décision qui crée des crispations, notamment chez la Fédération Française des Motards en Colère du Rhône.
Le contrôle technique était déjà obligatoire pour les voitures, il le sera bientôt pour les motos. Ce lundi 31 octobre, cette mesure a été réintroduite par le Conseil d’Etat. Réintroduite, ou presque, comme le précise Paul, coordinateur adjoint de la Fédération des Motards en Colère du Rhône : "Le Conseil d’Etat vient d’annuler le décret d’annulation. Il ne vient pas de réintroduire le contrôle technique. Il renvoie la balle vers le gouvernement qui doit prendre une décision, qui doit statuer sur ce qu’il va faire, soit répondre correctement aux questions qui lui sont posées pour maintenir l’annulation du contrôle technique, soit le réintroduire."
Le gouvernement a choisi la deuxième option. Clément Beaune, ministre délégué aux transports, assure que le contrôle technique sera "très probablement" mis en place, mais devra être "le moins pénalisant possible" pour les usagers. "Une concertation" avec les associations de routards et de sécurité routière sur ce contrôle technique " dès la fin de semaine". Le calendrier reste à préciser.
Ecologie et sécurité routière
C'est la Commission européenne qui est à l'origine de cette mesure dès 2014 avec une mise en place en janvier 2022. L'idée était de protéger l’environnement et d'assurer la sécurité des motards. Une justification environnementale et de sécurité routière qui ne tient pas pour la FFMC du Rhône. Paul reprend : "Ce n’est pas une bonne mesure pour répondre aux questions posées. Notamment, au regard de la sinistralité routière des deux-roues motorisées, ou de la pollution sonore et atmosphérique. Parce que les accidents ne sont pas liés aux défauts techniques des véhicules. Sur l’impact pollution, on parle essentiellement des pots d’échappement qui se changent extrêmement vite sur les deux roues motorisés. Quelqu’un qui voudra être en règle pour le contrôle technique, le passera en règle, tout en continuant de faire du bruit et de la pollution."
Pour résoudre ces problèmes, la FFMC du Rhône indique quelques pistes : "L’éducation, le respect du vivre-ensemble, les contrôles de police…on peut imaginer plein de choses", lance le coordinateur adjoint de la FFMC du Rhône. Tout en précisant : "C’est à l’Etat d’en faire le choix, pas à nous. Cela relève de son pouvoir et de ses prérogatives."
"Excès de pouvoir" du gouvernement
Pour le Conseil d'Etat, annuler la mise en place du contrôle technique des deux-roues relevait d'un "excès de pouvoir" du gouvernement. La juridiction a souligné que la suppression du contrôle technique aurait dû être soumise à consultation du public "compte tenu de son incidence directe et significative sur l'environnement".