Les travaux de construction du tunnel Lyon à Turin ont commencé depuis près de deux semaines et les oppositions se poursuivent. Dans une tribune publiée par Reporterre, 150 élus, représentants syndicaux et autres personnalités réclament l'abandon du projet qu'ils jugent contre-productif.
12 jours que les travaux du Lyon-Turin ont débuté et les polémiques se poursuivent. Le 13 décembre dernier, la France et l'Italie réclamaient à la Commission européenne une augmentation de son financement de 50 à 55 %. Aujourd'hui, ce sont les opposants qui se manifestent, à nouveau.
Si le projet est présenté par ses défenseurs comme l'une des solutions pour réduire le transport de fret par camion entre les deux pays, tout en divisant par deux le temps de trajet des passagers, il est toutefois loin de faire consensus. En atteste la tribune publiée ce mardi 20 décembre sur le média en ligne Reporterre.
Destruction du transport ferroviaire de marchandises
"Nous rejetons la logique du projet Lyon-Turin et de ses partisans, dont le bilan est la casse du fret ferroviaire dans notre pays depuis 30 ans. Ils détruisent déjà l’outil ferroviaire en Maurienne pour les besoins de ce grand projet inutile", peut-on lire dans la tribune partagée par 150 élus, écologistes et insoumis, personnalités ou encore représentants syndicaux qui demandent l'abandon du projet dont le montant est estimé à 8.6 milliards d'euros.
Tant que le trafic ferroviaire de marchandises entre la France et l’Italie n’aura pas été relancé, pas un arbre ne doit être abattu, pas un mètre carré de terre agricole ne doit être artificialisé et pas un mètre cube d’eau ne doit être drainé [...] L’environnement, les terres agricoles, les eaux souterraines et l’argent public doivent être préservés ! La ligne ferroviaire existante doit être utilisée tout de suite et les travaux préparatoires du projet Lyon-Turin doivent être arrêtés.
Extrait de la tribuneReporterre
Les élus du Rhône s'y opposent
Depuis des années, certains élus militent pour l'abandon de ce projet. En mars dernier, Yannick Jadot, en avait fait l'un des points clés de son programme présidentiel. Le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, avait lui aussi déjà tranché en 2019 en annonçant son refus de construire une nouvelle ligne, préférant valoriser l'ancienne datant du XIXe siècle. Aujourd'hui, il renouvelle son engagement contre le projet.
Il est d'ailleurs suivi par le vice-président de la Métropole de Lyon en charge des Transports, Jean-Charles Kohlhaas, des députés écologistes et insoumis du Rhône, Hubert à l'instar de Julien-Laferrière (Député EELV), Marie-Charlotte Garin (Députée EELV) et Gabriel Amard, des sénateurs EELV tels que Raymonde Poncet et Thomas Dossu ou encore le maire de Grenoble, Éric Piolle.
Pour autant, tous ces élus n'ont pas le fin mot dans l'histoire. La construction de la ligne de train relève de traités internationaux et non d'une compétence propre à la métropole ou à la municipalité. Seule la Région pourrait émettre un avis, mais uniquement sur le tracé des futures voies d'accès entre Lyon et le tunnel transfrontalier.