Evelyne Girodet est médecin allergologue à Bron, dans l'agglomération lyonnaise. Invitée du 12/13 Rhône-Alpes, elle fait le point sur les allergies à l'occasion de la 12e Journée française de l'allergie organisée ce mardi 20 mars par l'association Asthme & Allergies.
>> Ce qu'il faut savoir sur les allergies avec le Dr Evelyne Girodet, médecin allergologue.
L'allergie chez l'enfant sous-estimée
Cette année, la Journée française de l'allergie met l'accent sur les allergies de l’enfant. D'après l'association Asthme & Allergies, "les Français sont loin d'appréhender la gravité du problème de l'allergie chez l'enfant". Selon un sondage IFOP réalisé auprès d'un millier de personnes en février 2018 et publié à l'occasion de la journée française de l'allergie : 64% des Français n’ont pas conscience que l’allergie peut survenir à tout âge de la vie.
Le risque d'allergie chez un enfant est nettement sous-estimé par les parents, alors qu'un Français sur quatre est touché, révèle le sondage.
"Chez l'enfant, les allergies sont aujourd'hui plus graves et plus fréquentes", constate Jocelyne Just, pneumologue-allergologue pédiatrique à l'hôpital Trousseau à Paris, citée par Asthme & Allergies.
Les sondés pensent que le risque pour un enfant sans parent allergique d'avoir une allergie lui-même est de 3%, alors que les scientifiques l'évaluent à 10%. Pour les enfants ayant un parent allergique ou deux parents allergiques, les sondés situent ce risque à 21% et 67% respectivement, alors qu'il est en réalité de "30 à 50%" dans le premier cas, et de "jusqu'à 80%" dans le second.
Diagnostic tardif
Ils sont 87% à ignorer que la maladie peut être diagnostiquée dès les premiers mois de l’enfant. Les Français sous-estiment globalement l’impact de cette maladie sur la scolarité. Dans les faits, l’asthme est la cause la plus fréquente d’absentéisme scolaire et 80 % des asthmes sont allergiques, d'après l'association.
L'un des problèmes est que les allergies sont diagnostiquées trop tard, ce qui ne fait que les aggraver. Il s'écoule "sept ans en moyenne entre l'apparition des premiers symptômes allergiques et la consultation d'un allergologue", déplore l'association.