Pour ce 14 juillet 2023, certaines communes ont préféré annuler les festivités, craignant des débordements et des scènes de violence. D'autres ont décidé de les maintenir. À Craponne, aux portes de Lyon, la commune a invité les habitants à une soirée dansante. Les forces de l'ordre, bien que discrètes, étaient présentes.
Gilbert est content. Il fait partie de ces habitants qui s'investissent dans la vie de leur commune. Craponne, dans l'ouest lyonnais, est l'une de ces localités réputées tranquilles. Elle compte un peu plus de 10 000 habitants. Ce soir du 13 juillet, Gilbert file un coup de mains à ses collègues des classes en 4. Ce sont eux qui ont organisé la soirée cette année. "Ça fait du bien de se retrouver pour parler d'autres choses que des violences que l'on a connues ces derniers temps" dit-il.
Au programme : maquillage pour les enfants, boum, accordéon et soirée dansante. Une buvette a été installée, des tables disposées sur la place, devant la mairie. Au plus fort de la soirée, environ 400 personnes se sont retrouvées pour fêter le 14 juillet. Le tout, dans une ambiance bon enfant. Les voisins discutent, les jeunes courent dans tous les sens, les ados attendent que la musique soit à leur goût. La commune va festoyer jusqu'à 1h du matin.
Un dispositif de sécurité discret, mais bien présent
Pour François Pastré, premier adjoint, il était hors de question d'annuler les festivités. La police municipale était mobilisée. Deux agents de sécurité privée ont été embauchés pour l'occasion. Et, la gendarmerie du secteur est venue faire des rondes de surveillance.
L'objectif, c'est que tout se passe bien. Dans Liberté, Égalité, il y a aussi Fraternité. C'est ce qui nous réunit encore et qui nous permet de nous rapprocher.
François Pastré, premier adjoint, commune de Craponne
"Nous ne céderons pas"
Le 3 juillet dernier, les maires de France avaient appelé les citoyens à se rassembler pour dire non à la violence. La maire de Craponne, devant une centaine d'habitants, avait alors dit "nous ne céderons pas". En accord avec la brigade de gendarmerie de Francheville, elle a donc décidé de maintenir les festivités de ce 14 juillet. Lors de la vague des émeutes de fin juin, la commune avait connu quelques dégradations mineures avec des feux de poubelles. Pour cette soirée de fête nationale, aucun débordements n'a été signalé.
Ce matin du 14 juillet, à 10h30, devant la mairie, sur la place toute nettoyée, François Pastré prononcera un discours où il sera question de liberté, d'égalité et de fraternité.