Émeutes et police municipale de Lyon : pour la 1ère fois, Grégory Doucet prend la parole

Alors que la métropole lyonnaise s’embrasait dans la nuit du 30 juin au 1ᵉʳ juillet, les policiers municipaux n’ont pas été mobilisés pour protéger les commerces dégradés. Un choix du maire de Lyon qui ne fait pas l'unanimité. Pour la 1ʳᵉ fois, ce 7 juillet 2023, Grégory Doucet s'est exprimé sur le sujet.

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"Je ne laisserai pas critiquer la police municipale de la ville de Lyon, au nom du respect qu'on leur doit. Je ne peux pas accepter que certains les dénigrent dans leurs propos". Alors que la polémique sur le recours aux policiers municipaux lors des violences urbaines du week-end dernier agite la sphère politique, Grégory Doucet s'est exprimé, ce vendredi 7 juillet.

Sans autoriser les questions des journalistes, le maire de Lyon a ajouté que les effectifs de policiers municipaux avaient été doublés pendant le week-end et qu'ils avaient été affectés à la protection de l’Hôtel de Ville et du festival Entre Rhône et Saône. "Il s'agissait de sécuriser ce bâtiment, ils ont essuyé pendant plusieurs heures des tirs de mortier". Les policiers municipaux se sont ensuite mis en "second rideau" en coordination avec la police nationale et se sont déployés sur la Presqu'île, affirme Grégory Doucet. "Nos policiers municipaux ont arrêté un certain nombre d'émeutiers, et ils ont pu récupérer des mortiers par exemple, ce sont autant de dégradations et de tirs qui ont pu être empêchés", se justifie encore le maire EELV de la ville.

"Communication mensongère" ?

Ce vendredi matin, le syndicat FO police municipale de Lyon persistait à dénoncer une communication mensongère de la mairie, notamment concernant le doublement des effectifs.

“Ils ont annoncé 40 agents pour faire face aux émeutes alors qu’habituellement, nous sommes environ 20. Mais, vendredi soir, lors de la tranche critique des troubles vers 22h, on a fait le décompte. Seuls neuf agents étaient mobilisés”, affirme Bertrand, secrétaire de FO police municipale de Lyon.

Ce n’est pas la première fois que la communication municipale est pointée du doigt par le syndicat. "Nous étions déjà intervenus par rapport à ces problèmes de communication de la mairie. Ils avaient annoncé un recrutement de +30% alors qu’en même temps 30% d’agents partaient. Ce n’est pas une vérité complète et ça fait du mal à la société et au monde politique”, assure Bertrand.

"Protéger et servir… à rien pour le coup"

En plus de la communication municipale, le rôle attribué aux équipes ce vendredi 30 juin au soir ne passe pas. “On était dans l'incapacité d’exercer correctement notre métier. La devise, c'est protéger et servir, mais là, c'était protéger et servir à rien pour le coup”, déplore Bertrand.

Pour lui, pas de doute, les policiers municipaux sont pourtant en mesure d’intervenir pour protéger des dégradations et violences urbaines lors des émeutes. “On est formé, il existe même des unités spécialisées. On ne demande pas à être impliqué dans le maintien de l’ordre qui est une compétence de la police nationale. Par contre, on aurait pu intervenir en marge de ce dispositif. Par exemple, quand les CRS dispersent les groupes, ceux-ci se disséminent un peu partout en centre-ville, cassent et pillent des boutiques. Nous aurions pu agir en second rideau pour interpeller en flagrant délit”, constate avec regret le secrétaire FO police municipale de Lyon.

Une décision loin de faire l'unanimité

Du côté de la Région, ce choix de Grégory Doucet ne passe pas. "La décision du maire de Lyon de ne pas engager ses agents de police municipale pour protéger les commerces lyonnais a été catastrophique. Il porte ainsi une très lourde responsabilité dans la dégradation de ces commerces. Les dégâts constatés sont aussi la conséquence de cette décision incompréhensible", insiste Laurent Wauquiez (LR), président de Région, dans un communiqué.

Une gestion des émeutes également critiquée par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, lors d’une visite à Dreux en Eure-et-Loir. "Il faut aussi que la police municipale nous aide (...) Je regrette un certain nombre de décisions, de certains maires qui ont souhaité, c’est le cas à Lyon, de retirer les 300 policiers municipaux. Bien sûr, ils ne doivent pas aller au front du combat avec les délinquants, mais ils peuvent aider en tenant des gardes statiques dans les commissariats. Les policiers doivent être dehors dans la rue et pas à garder des bâtiments administratifs."

La préfète Fabienne Buccio avait, elle aussi, regretté le choix de Grégory Doucet : “vendredi, les policiers nationaux avaient mieux à faire pour empêcher d'autres saccages que d'aller faire du gardiennage devant les commerces vandalisés, et j'avais demandé à Grégory Doucet de mettre des policiers municipaux devant ces commerces, ce qu'il a malheureusement refusé en me disant qu'il les exposerait trop”, a-t-elle déclaré lors d’un entretien avec nos confrères du Progrès.

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